On les appelle "les invisibles". Une vaste étude menée pendant deux ans auprès de 4.000 personnes par l'association Travailler Autrement s'intéresse à ces travailleurs qu'on applaudissait pendant le Covid à 20 heures et qu'on a un peu oubliés depuis.
On les appelait "les essentiels", "les premiers de corvée". Ce sont les caissières de supermarché, infirmières, aides-soignantes, institutrices, livreurs à vélo, VTC, caristes dans les entrepôts. Ils sont 11 millions dans la population française, 11 sur 30 millions de travailleurs en France, un salarié sur trois.
En parallèle, la proportion d'employés qui ne peuvent pas télétravailler dans ce pays en France est également d'un tiers. Un sur trois. Ce qui signifie donc que quasiment 100 % de ces invisibles exercent un métier non télétravaillable. Et mal payé, aussi, entre 900 et 2000 euros. C'est l'un des problèmes, mais loin d'être le seul.
Car la vie d'un invisible, c'est une vie de contrainte. Officiellement, ceux qui exercent ces métiers travaillent 10 % moins longtemps que les autres. Mais c'est un chiffre en trompe-l'œil, parce que ces professions ont des journées gruyères, des trous qui ne sont pas comptabilisés, mais qui allongent les journées, des heures de pause imposées, des temps de parcours entre deux rendez-vous, un service en restauration avec des plages entières sans travail, mais où vous ne pouvez pas rentrer chez vous parce que vous habitez trop loin.
Souvent, la voiture est indispensable pour ces travailleurs. Ce qui fait qu'ils ont subi effectivement de plein fouet la dernière crise avec la hausse des prix des carburants. Les invisibles habitent loin de leur travail, car l'immobilier est moins cher. Ils dépensent plus que les autres dans les transports et plus de la moitié ne font jamais un plein complet pour étaler les frais d'essence. C'est une vie qui stagne puisque la moitié d'entre eux vivent à moins de 50 km de l'endroit où ils sont nés.
Beaucoup de femmes seules sont concernées. On l'a dit au moment des émeutes : le nombre de familles monoparentales a doublé en 30 ans, une famille sur 4. Mais 8 fois sur 10, c'est une femme seule. C'est une fracture sociale que nous n'avons pas su gérer, selon l'auteur de cette étude, Patrick Levy Waitz de la fondation Travailler Autrement.
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