Après de nombreuses négociations, les deux constructeurs de l'automobile Français Renault et Nissan sont parvenus à un accord sur la fondation d’une nouvelle alliance.
C'est lors d'un conseil d'administration de Nissan ce lundi 16 janvier 2023, que les sept administrateurs indépendants - sur les douze du conseil de Nissan-, ont donné leur "feu vert" à la réorganisation des relations avec Renault.
Mais que retenir de ce plan de restructuration ? L'avenir du constructeur français est-il désormais assuré ?
Il semblerait que oui. L’Alliance entre les deux entreprises a été complètement reformulée, pour arriver à des prises de participations symétriques : Renault va posséder désormais 15 % du capital de Nissan avec les droits de vote qui lui sont associés, et le Japonais détiendra la même chose chez le Français. L’accord a été approuvé par toutes les parties, il sera signé à Tokyo le 26 janvier prochain.
Renault possédait 43 % du Nippon, mais il ne s’agissait que de la façade. Il n’avait pas le droit d’ingérence en quoi que ce soit, en vertu d’accords secrets négociés en 2015, par le patron de l’époque, Carlos Ghosn, et le ministre de l’Économie de l’époque, Emmanuel Macron. Accord établi pour rassurer Tokyo, qui craignait une prise de contrôle rampante de l’état Français sur Nissan. C’était en réalité un dispositif aberrant et complexe, qui frustrait les deux partenaires et a nourri la méfiance réciproque, il est en partie responsable de l’animosité qu’il y a eu entre les deux entreprises, au moment de l’affaire Ghosn.
Cette alliance ne sera pas une fusion, mais un partenariat étroit entre les deux sociétés distinctes. Qui ont de nombreuses coopérations technologiques, industrielles et commerciales, pour être plus efficaces en partageant les coûts. C’est un mariage de raison. Et il y a de nouveaux projets.
L’été prochain, une nouvelle société Renault
sera créée pour fabriquer et vendre les véhicules électriques, son nom de code
est Ampère, comme le savant Français. Nissan pourrait y investir 750 millions
pour en être actionnaire, aux côtés de Renault bien sûr, et de Qualcom, un
spécialiste des télécoms.
Pour Renault cette étape est capitale. Il y a désormais des relations
clarifiées avec les nippons, ceux de Nissan, et ceux de Mitsubishi, l’autre
partenaire. Il y a un plan de vol pour les années qui viennent, avec Ampère, la
filiale électrique, et Horse, son pendant pour les moteurs à essence. Pour
Horse, les associés sont le chinois Geely, propriétaire de Volvo, et la plus
grosse compagnie pétrolière du monde, saoudienne, Aramco, qui devrait
l’officialiser la semaine prochaine. Et surtout, il y a de nouveaux modèles, la
mégane, l’Austral, et bientôt la nouvelle 5 électrique.
La gamme Renault était
complètement en déshérence avant l’arrivée de la nouvelle direction. Le carnet
de commandes est aujourd’hui de plusieurs mois. Et il y a aussi une
amélioration du côté de la bourse, qui avait littéralement massacré le
Français.