Le bon vieux moteur à essence fait de la résistance. Avec des carburants propres qui commencent à voir le jour. C’est le constructeur allemand Porsche qui mène la fronde contre le tout électrique. Oui, il aura bien à terme 80% de ses voitures équipées de batteries. Mais il souhaite conserver un moteur à combustion sur certains modèles, en particulier sur la mythique 911, fabriquée depuis 1964, un bolide à 120 000 euros. Pour une raison qui peut paraître surprenante, le bruit. L’électrique, ça fait une sorte de sifflement qui pourrait être celui d’un aspirateur, rien à voir avec le ronflement du 6 cylindres traditionnel fabriqué à Stuttgart, l’une des motivations de l’acheteur de Porsche. Ferrari, pour la même raison, se pose les mêmes questions.
Si les voitures neuves à essence seront interdites en Europe à partir de 2035, les petits constructeurs de luxe ont déjà obtenu
un délai supplémentaire. Et hier même, selon l’agence Bloomberg, la présidente
de l’Union européenne recevait le ministre de l’Économie allemand, Christian Lindner, lui-même un fan de la 911, pour évoquer une alternative au moteur
électrique : le carburant de synthèse, qu’on appelle aussi le e-fuel. Lindner,
chef d’un des partis au pouvoir en Allemagne, s’appuie sur un sentiment fort
populaire dans son pays. Les trois quarts des Allemands veulent que leur
prochaine voiture soit encore à essence.
Ce "e-fuel" est fabriqué à partir d’hydrogène, c’est-à-dire d’eau et d’électricité. Le processus de fabrication prélève le carbone existant et le transforme en carburant, au moyen d’électricité bien sûr renouvelable. Lorsque le moteur tourne, la combustion émet du carbone, mais comme on en a supprimé pour fabriquer le carburant, le processus est neutre. Donc propre, disent les promoteurs de cette nouvelle essence. Porsche s’appuie sur une technologie inventée en Allemagne en 1925, qui a été utilisée pour pallier le manque de pétrole pendant la guerre.
Le constructeur allemand vient d’inaugurer une usine qui fabrique cette essence propre au Chili, à Punta Arenas, dans le sud de la Patagonie. L’endroit a été choisi parce que c’est l’une des terres les plus venteuses de la planète. On y a donc installé des éoliennes pour produire l’électricité verte nécessaire à la fabrication du carburant. Pour l’instant, objectif de production modeste, 130 000 litres par an. Mais en 2027, l’usine pourrait sortir plusieurs centaines de millions de litres.
Les coûts de production restent chers. Ils sont de 2 dollars le litre, soit 1,70 euro, sans compter le transport et la distribution. Mais d’autres initiatives fleurissent un peu partout dans le monde. Les compétitions de Formule 1 utiliseront de l’e-fuel à partir de la saison 2026.
Aramco, la gigantesque compagnie pétrolière saoudienne, qui possède une expertise sur les carburants synthétiques, va s’associer au français Renault et au Chinois Geely, dans le cadre de leur filiale commune. L’aéronautique travaille aussi de près sur ces nouveaux carburants, car le moteur électrique est exclue pour le transport aérien, à cause du poids et du volume de la batterie qui serait nécessaire. Une telle innovation serait d’autant plus utile qu’il va rester des centaines de millions de véhicules thermiques dans le monde dans les décennies qui viennent.
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