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Rue de la Monnaie, à Lille (Nord), où de nombreux restaurants ouvrent chaque année.
Crédit : GARDEL Bertrand / hemis.fr / Hemis via AFP
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On connaît tous le numerus clausus qui pendant des années a limité le nombre de nouveaux médecins. L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) souhaite l'appliquer aux restaurants en diminuant leur nombre dans certains zones jugées saturées, les plus touristiques par exemple. L'UMIH souhaite établir un nombre fixe d’établissement en fonction du nombre d’habitants ou de visiteurs. Un nouveau restaurant n'obtiendrait l'autorisation de s'installer que si l'un des existants ferme.
L'objectif ? Protéger le chiffre d’affaires des restaurants en place, en limitant la concurrence. Il est vrai que le chiffre d'affaires du secteur est grignoté par la restauration rapide, par les ventes de plats et de salades dans les boulangeries au détriment des tables classiques. L'essor du télétravail pèse également sur le secteur. Mais il faut bien dire les choses : cette proposition est complètement saugrenue.
Diminuer la concurrence en réglementant le secteur, cela reviendrait à supprimer cet aiguillon qui pousse les restaurateurs à faire mieux que les autres pour satisfaire leurs consommateurs.
François Lenglet
Contrairement aux pharmacies, dont l'État est en droit de contrôler le nombre de pharmacies car il paye les médicaments en les remboursant avec la Sécurité sociale, les restaurants relèvent de l'économie privée. L'État n'y a rien à faire, si ce n'est les contrôles d'hygiène.
Si on laissait l’administration décider qui ouvre un estaminet, on va manger beaucoup moins bien en France car les fonctionnaires ne sont ni qualifiés, ni compétents pour décider ce qu’est un bon restaurant. Le seul qui a le diplôme, c’est le consommateur, qui vote avec sa fourchette. S’il est content, il revient.
Diminuer la concurrence en réglementant le secteur, cela reviendrait à supprimer cet aiguillon qui pousse les restaurateurs à faire mieux que les autres pour satisfaire leurs consommateurs. On se retrouverait dans la situation qu'on a connue avec les taxis il y a 20 ans. Des chauffeurs profitaient d'une licence donnée par l'administration avec un numerus clausus justement et se fichaient un peu du client. C'est l'arrivée des VTC, de la concurrence, qui les a poussés à améliorer le service. Franchement, si on appliquait ce mécanisme à tous les secteurs, pas grand chose ne fonctionnerait.
Cette demande de l'UMIH me rappelle la célèbre pétition des fabricants de chandelles. Il s'agit d'un texte satirique écrit par un économiste français du XIXe siècle, Frédéric Bastiat, qui voulait se moquer des demandes comme celle des restaurateurs.
Il imagine une supplique écrite au gouvernement de l’époque par la corporation des fabricants de bougies qui se plaignait de la concurrence déloyale du soleil et qui demande qu’on obstrue toutes les vitres afin de pouvoir vendre davantage de chandelles. Le sommet de l’absurde. On a envie de dire à nos aubergistes : les amis, on vous adore, mais relisez Frédéric Bastiat.
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