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Les documents d'un contrat de travail
Crédit : RTL
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Recruté sans entretien d’embauche, juste après avoir rempli un formulaire, en moins de vingt minutes : c’est de plus en plus fréquent aux États-Unis, où le chômage est au plus bas, à 3,7% de la population active, c’est presque deux fois moins que chez nous.
Bon nombre d’entreprises se sont rendu compte que l’entretien d’embauche ne servait à rien. Le transporteur UPS recrute désormais directement ses employés logistiques et les saisonniers : on met le candidat immédiatement en situation, et il se débrouille. Le groupe de distribution Home Depot fait pareil, recrutant désormais en 24 heures, parfois sans entretien. Idem pour Gap, qui ne rencontre plus les candidats pour ses emplois en entrepôt, nous apprend le Wall Street Journal.
Pour autant, les erreurs de recrutement ne sont pas plus fréquentes, car l’entretien d’embauche ne les élimine pas, certains candidats bidonnent leur CV, et même après une rencontre, les recruteurs peuvent se tromper. Et le rapport de force est devenu tellement favorable aux salariés que l’employeur doit faire très vite s’il veut avoir une chance de trouver les ressources dont il a besoin. Les entreprises vont même beaucoup plus loin, elles abandonnent la sélection sur diplôme.
Ça veut dire qu’elles embauchent sans qualification. C’est le cas d’IBM, de la compagnie aérienne Delta Airlines ou même de Google. Certains États américains comme le Maryland ont aussi supprimé cette condition pour le recrutement de leurs fonctionnaires. À la base de cette révolution, il y a le constat, de la part des directions d’entreprise, que le diplôme n’est pas très utile pour travailler, pour nombre de postes. Le savoir universitaire est bien moins important que le désir d’apprendre, de s’intégrer à une communauté, ou la capacité d’empathie.
Le recruteur ne prend-il pas un risque supplémentaire s’il embauche sans formation ? À écouter Kenneth Frazier, ex-patron du laboratoire pharmaceutique Merck, ou bien une ex-dirigeante d’IBM, au contraire. Parce que l’entreprise diversifie ainsi ses recrutements, en termes de classes sociales et de couleur de peau, ce qui lui est profitable. Ensuite parce qu’elle offre à ces employés-là des évolutions professionnelles qui lui valent la reconnaissance et la loyauté des personnes concernées.
Cette recherche de la diversité, sur fond de pénurie, conduit aussi les entreprises à embaucher davantage des séniors. C’est le cas au Royaume-Uni, par exemple la chaîne de réparation automobile Halfords, qui annonçait en novembre recruter 1000 employés de plus de 50 ans, parmi lesquels des jeunes retraités. Chez Axa, en Allemagne, l’entreprise a constitué une sorte de réserve de cadres à la retraite. Réserve de consultants qu’on appelle "le banc de touche", et qu’on peut mobiliser en cas d’urgence. Le FT citait même récemment le cas d’un salarié de 93 ans, spécialiste de la vente par correspondance, jugé indispensable par son employeur, David Nieper, une entreprise de mode féminine.
A-t-on une chance de voir arriver ces révolutions en France ? Bien sûr, elles arrivent aussi chez nous. L’évolution démographique est la même partout, les populations actives diminuent. La France est un peu en retard dans cette évolution, car elle avait conservé une natalité relativement dynamique. Mais le rapport de force entre l’employé et l’employeur s’inverse aussi chez nous.
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