C'est un rapport au vitriol... Je vous lis les premières lignes qui ont été écrites par le rapporteur : un député du camp d'Emmanuel Macron. "Souvent, nous sommes passés de l'incompréhension à la surprise, jusqu'à la consternation". Les chiffres parlent d'eux-mêmes : la production d'électricité est passée de 452 térawattheures en 2005 à 279 térawattheures en 2022... Pratiquement deux fois moins. 32 réacteurs à l'arrêt sur 56 l'été dernier. Et des retards en pagaille à Flammanville. Un fiasco !
"C'est le récit d'une lente dérive", dit le rapport. Dans les années 90, on a réduit la recherche et développement en fermant le programme SuperPhénix. Dans les années 2000, une décennie perdue avec une guerre entre Areva et EDF et une guerre entre le "tout nucléaire" et les énergies renouvelables. Le quinquennat de François Hollande est étrillé avec le programme de réduction de 50% du nucléaire et même si on épargne un peu Emmanuel Macron, on rappelle que Fessenheim a été fermée lors de son premier quinquennat alors que Flammanville n'était pas en mesure de prendre le relais.
Les 30 frileuses, voilà comment je les appellerais à la lecture de ce rapport. 2022 avec la peur du black-out à l'automne prouve qu'on n'a rien résolu. Franchement, ce rapport... il met en colère. On avait de l'avance sur la technologie nucléaire, décarbonée et on se retrouve en difficulté. À cause d'une politique menée sans étude d'impact, sans vision de long terme, uniquement pilotée aux sondages d'opinion.
Franchement, aujourd'hui, c'est facile d'être pro-nucléaire. Parce que c'est une solution décarbonée et que le carburant du 21ème siècle sera l'électricité. Mais après Tchernobyl et Fukushima, c'était facile d'être anti-nucléaire. Et si Vladimir Poutine bombardait la centrale de Zaporijia en Ukraine et provoquait un incident nucléaire, je vous mets mon billet qu'on stopperait les 6 programmes EPR qu'on est en train de relancer. Or, une politique énergétique et nucléaire ne se pilote pas à la petite semaine.
Le rapport propose des solutions. 30 propositions qui peuvent laisser pantois ou qui auront peu de chance d'aboutir car cela implique de repenser l'intégralité du marché européen de l'électricité. Et on sait que les Français et les Allemands ne parlent pas la même langue en matière d'énergie.
Le nucléaire est quand même une réponse au réchauffement climatique, qui va rester une urgence dans les prochaines années. Mais est-ce qu'on est vraiment en train de sortir du fossile pour autant ? C'est la grande erreur de ces dernières décennies : on a oublié l'objectif de la sortie du pétrole et du gaz. C'est ça l'urgence.
Mais que s'est-il passé l'an dernier ? On a rouvert Saint Saulve. On a envoyé du gaz aux allemands pour qu'ils fassent tourner des centrales afin de nous vendre en retour l'électricité qu'on n'arrivait pas à produire et on a financé le plein de carburant au point que Bruno Le Maire était obligé d'avouer qu'on avait un budget 2023 très carboné. Finalement, depuis 30 ans, la véritable énergie intermittente dans ce dossier, c'est la gouvernance politique.
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