ÉDITO - Faut-il craindre une flambée des prix à la pompe ?

Si depuis un mois les prix des carburants étaient relativement stables, la semaine dernière une légère hausse a pu être constatée laissant présager une nouvelle flambée des prix à la pompe.

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La menace d'une hausse des prix de l'essence refait surface. Les pays de l'OPEP ont indiqué qu'ils allaient baisser leur production d'or noire et les cours à la bourse sont repartis à la hausse. C'est un gros coup de pression sur les économies occidentales. On commençait à voir l'inflation se stabiliser dans le monde. On annonçait un retournement de la courbe après l'été. Pas sur les prix alimentaires qui continuent de grimper. Mais l'inflation devait baisser parce que le prix de l'énergie était censé refluer. L'annonce surprise de dimanche met tous ces espoirs par terre.

L'OPEP a annoncé une réduction de la production de pétrole de plus d'un million de barils par jour. Cela représente 1% de la consommation mondiale. Un million de barils en moins en mai, mais environ 1,6 million de barils en moins cet été. À savoir que la France consomme 1,6 million de barils par jour. Donc, ça va se ressentir.

Les pays producteurs veulent maintenir les prix. Ils redoutent le ralentissement de l'activité économique en Europe et aux États-Unis, car si la croissance s'affaisse, la consommation de pétrole chute. La Chine est en train de redémarrer et c'est un gros consommateur d'hydrocarbures, mais il est vraisemblable que Pékin choisisse d'acheter le Brut russe qui est moins cher en ce moment puisque Moscou est sous embargo pour le pétrole.

Des turbulences à prévoir

Il faut s'attendre à une flambée des prix à la pompe. On observait déjà une remontée des prix ces derniers jours. Si la production de Brut diminue au niveau mondial, ça va forcément se traduire par une augmentation des prix pour tous les automobilistes. Surtout que dans un mois environ, les Américains vont se mettre à rouler un peu plus en raison des vacances de printemps. Traditionnellement, en mai, la consommation de sans plomb augmente, car les Américains roulent au sans-plomb et ça provoque une tension sur les prix du Super. Y compris en Europe. Le diesel devrait progresser un peu moins vite.

Il faut de nouveau s'attendre à un litre de super ou de gazole à plus de 2 euros. D'ailleurs, on en est très proche pour le sans plomb : SP 98 était affiché en moyenne à 1 euro 97 la semaine dernière, le SP 95-E10 à 1 euro 91, le SP 95 classique à 1 euro 93 et le gazole a légèrement diminué à 1 euro 81. Ça va donc créer un peu de turbulences. Comme l'an dernier, les automobilistes vont se ruer chez TotalEnergies puisque le groupe s'est engagé à plafonner ses prix à 1 euro 99.

Des auditeurs nous ont signalé des stations Total où le litre était affiché à plus de 2 euros. Le problème, c'est qu'on avait juste retenu l'information principale : plafonnement à 1 euro 99. On avait oublié le petit astérisque : sauf sur les carburants haut de gamme Excellium. Donc quand la pompe classique sera vide, on sera donc obligé de mettre de l'Excellium non plafonné. En tout cas, hier, la hausse des cours du baril était plutôt une bonne nouvelle pour l'action TotalEnergies qui a progressé de quasiment 6% comme le Brent.

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