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ÉDITO - Le Coq sportif est sauvé "mais cela va être compliqué pour eux", estime Martial You

La marque a été sauvée cet été grâce au soutien de l’État et à la reprise par le Franco-Suisse Dan Mamane. Mais malgré ce sauvetage, elle devra faire face à un marché du sport très concurrentiel et au déclin du textile en France.

La marque Le Coq Sportif est à l'origine des tenues de sports modernes.

Crédit : FRANCK FIFE / AFP

On a sauvé Le Coq sportif

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Cocorico ! La France a sauvé le Coq Sportif cet été. Et ce mardi 26 août, les trois ministres de l'Économie, de l'Industrie et du Commerce se sont rendus sur le site historique de la marque à Romilly-sur-Seine, près de Troyes, pour se réjouir de la nouvelle.

Il faut dire qu'ils ont mis la main au portefeuille pour que la marque reste debout et basée à Romilly, où l'équipementier sportif est présent depuis 1882 : 37 millions de prêts garantis par l'État en 2020, puis un prêt supplémentaire de 12,5 millions en 2023, le choix du Coq Sportif comme fournisseur des JO de Paris, et une rallonge pour livrer les tenues à temps l'an dernier de la part du COJO. Heureusement que l'entreprise a été sauvée !

Pour cause, ce qui a sauvé la marque ces dernières années, c'est aussi le fait qu'elle représente l'un des symboles français ! Le coq a en effet habillé les Verts de Saint-Étienne, Yannick Noah à Roland-Garros, le maillot jaune de Bernard Hinault… Le Coq, c'est la France, et c'est bien sûr sur ce terrain que le repreneur compte jouer auprès des marchés américains et asiatiques.

Un ippon devant Teddy Rinner

C'est finalement Franco-Suisse : Dan Mamane qui a repris la marque. Il a ainsi sauvé 201 emplois sur 300 et garde le site de Romilly pour en faire le centre de Recherche et Développement et de design de la marque. Il a réussi à devancer un consortium composé du binôme Xavier Niel (le fondateur de Free) et Teddy Riner. Faire un ippon devant Teddy Riner, il fallait oser !

Ce qui a fait la différence, c'est sa volonté de positionner la marque sur le haut de gamme : la French Touch, qui se vend encore très bien à l'étranger. Il y a aussi une équipe dirigeante 5 étoiles avec l'ancien patron de Lacoste et co-fondateur de Fusalp comme directeur général, et l'ex-monsieur "sneakers" d'Adidas. C'est sérieux.

Mais cela risque d’être néanmoins compliqué pour eux. Le marché du sport de luxe est déjà très concurrentiel. La famille Pinault se désengage un peu plus chaque année de la marque Puma. Et le textile en France est à la peine : entre 2013 et 2024, le secteur a perdu 47.000 emplois, et 14.000 commerces ont tiré le rideau. Il y a déjà eu 1 700 suppressions de postes depuis janvier. Le textile français est un convalescent chronique. Mais le Coq Sportif, c'est la France, et on a tous envie qu'il soit éternel !

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