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ÉDITO - La planète brûle, et l'argent des assurances avec elle

Alors que les terres du bassin méditerranéen brûlent actuellement, le réchauffement climatique n'a pas fini de détruire les écosystèmes, et de coûter cher aux assureurs...

La Sicile est en proie à de violents incendies, notamment près de Palerme.
La Sicile est en proie à de violents incendies, notamment près de Palerme.
Crédit : STRINGER / ANSA / AFP
L'ANGLE ÉCO - Combien coutent les incendies de la Méditerranée ?
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Martial You - édité par Mathieu Terzaghi
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Alors que les incendies dans le bassin méditerranéen font rage, et touchent le sud de la France, l'Espagne, le Portugal, l'Italie et la Grèce, la Croatie ou encore l'Algérie, les coûts d'assurance explosent.

Assurer les dégâts coûte de plus en plus cher à cause de la sécheresse, qui est amenée à se répéter avec le réchauffement climatique. L'année passée, les feux en Gironde avaient coûté 79 millions d'euros environ aux assureurs. Cette somme est sous-estimée, car seules 30% des forêts françaises sont assurées. La majorité des 17 millions d'hectares de forêts, qui couvrent un tiers du sol hexagonal, n'est donc pas prise en charge par les assureurs...

Seuls les professionnels du bois et de la sylviculture se protègent face aux feux, les particuliers ne le font pas souvent, étant donné qu'ils ne sont parfois même pas au courant qu'ils possèdent une parcelle de bois en héritage. Les agriculteurs non plus ne sont pas très assurés, seules 18% de leurs terres le sont.

Le prix trop élevé comme explication

Le principal facteur explicatif est le prix, trop élevé pour un risque qui n'est pas anticipable. Les assureurs voient de leur côté le prix monter avec le "risque sécheresse", qui inclut les incendies, tout comme les murs qui se lézardent à cause de pénurie d'eau.

En vingt ans, de 1999 à 2019, les sinistres de la sécheresse ont coûté 13,8 milliards d'euros. Selon le GIEC, pas moins de 43 milliards d'euros devront être déboursés d'ici à 2050 pour réparer les dégâts.

Quels départements sont les plus à risque ?

Il y en a cinq qui souffrent déjà depuis quelque temps : la Haute-Garonne, la Gironde, les Bouches-du-Rhône, le Tarn-et-Garonne et le Tarn. Le problème, c'est que la facture va augmenter pour les consommateurs de ces zones. Le risque sécheresse étant celui qui cause le plus de dégâts, son coût moyen est de 16.340 euros, contre 4.420 euros en moyenne pour un sinistre. 

Les primes d'assurance devraient donc être multipliées par deux ou trois d'ci à 2050, selon les calculs des assureurs. De 100 euros en 2010, la prime d'assurance coûte 138.50 euros aujourd'hui, et sera de 300 euros dans moins de trente ans...

Le risque d'un mécontentement

Cette augmentation pourrait être difficile à digérer pour une partie des citoyens, car les aléas climatiques ne touchent pas toutes les régions de la même façon. En effet, le fonds "CatNat" est financé par tous les assurés français avec le même petit pourcentage sur la prime d'assurance. Les incendies n'étant pas compris dans ce fonds, des problèmes de financement pourraient survenir pour ce qui est de l'indemnisation des incendies ou de la sécheresse.

Quelles solutions à cette hausse des coûts ?

Augmenter le financement, ce qui exigerait des sommes mirobolantes, ou bien faire payer bien plus cher aux victimes de la sécheresse, ce qui serait injuste socialement. Dans un scénario à +1.5° C, les assureurs pourront couvrir les arrières des citoyens, mais à +4°C, c'est une autre paire de manches...

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