Emmanuel Macron poursuit sa visite en Chine, un pays qui se rêve en maître du monde. L’objectif est fixé par l’empereur Xi Jinping : la Chine doit être la première économie de la planète en 2049, cent ans après la fondation du régime communiste par Mao Tzedong. Et pour les Chinois, il ne s’agit que d’un juste retour des choses. Ils ont le sentiment que l’Occident leur a volé la place de N°1. Pendant des siècles, c'est vrai, jusqu’au XIXe siècle, la Chine a été, de loin, le premier PIB de la planète, avec entre 20 et 30% de la richesse mondiale.
Ils une chance d’y parvenir. C’est ce que croient un certain nombre d’experts, qui s’appuient sur l’histoire et la succession des maîtres du monde au fil des siècles : le Royaume-Uni au XIXe, l’Amérique au XXe, et avant eux la France, les Pays-Bas, l’Espagne et le Portugal. La Chine serait donc le prochain titulaire du poste, après avoir évincé les États-Unis. Je dois dire que je n'y crois pas une seconde pour plusieurs raisons.
D’abord, le miracle économique chinois est derrière nous. La croissance
ralentit, l’extraordinaire rattrapage du pays se termine. La croissance des
années qui viennent sera de l’ordre de 3%, on vient de 10 à 15% annuels. Or,
il n’y a pas de puissance durable sans dynamisme économique. Ensuite, le pays
subit un vieillissement accéléré. C’est un chiffre que je vous ai déjà cité,
chaque année, la population active chinoise diminue de sept millions de
personnes. Après avoir été l’usine du monde, la Chine va devenir l’Epahd de la planète.
Les priorités du pays vont changer, il va falloir financer un gigantesque
effort de redistribution pour les personnes âgées, le nationalisme et
l’agressivité vont s’affaiblir, faute de combattants.
Cela signifie que les États-Unis pourraient rester la première économie du monde. De surcroit, contrairement à la Chine, l’Amérique attire les talents, les entrepreneurs, les innovateurs, les intellectuels, parce que c’est un pays libre. Qui veut aller vivre dans un pays autoritaire comme la Chine ? Le nombre d’expatriés européens là-bas a chuté de 30% depuis 2014. Le maître du monde doit faire envie, ses dirigeants doivent être admirés ou respectés. Il doit diffuser ses valeurs, son mode de vie, sa culture, comme les États-Unis l’ont fait de 1945 à nos jours. Rien de tel avec Pékin.
La Chine n'est pas à la veille d’un déclin. Mais, ce qui est probable, c’est qu’il n’y ait plus de véritable maître du monde. L’Amérique est toujours là, mais elle est challengée par la Chine. Il n’y a qu’un fauteuil pour deux, et il pourrait bien ne plus être occupé, faute de gagnant. Ce qui aurait des conséquences considérables pour l’économie. Car sans maître du monde, il n’y a plus de mondialisation.
C’est le maître du monde qui fait la police aux quatre coins du globe, pour sécuriser les échanges de biens et de capitaux. C’est lui qui définit les règles juridiques du commerce, les normes comptables. C’est lui qui émet la monnaie mondiale, reconnue partout, le dollar au XXe siècle, la livre sterling au XIXe, pour faciliter les échanges. Faute de cette hyperpuissance unificatrice, l’économie mondiale est en train de se fragmenter en autant de zones d’influence qu’il y a de pays candidats au poste suprême.
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