Le nouveau ministre de l’Économie, Antoine Armand, a affirmé dans les colonnes du JDD, dimanche 22 septembre, qu’il ne "serait pas le ministre de la confiscation fiscale". Mais dans la phrase d'après, il évoque des prélèvements "exceptionnels et ciblés". En langage normal, ça veut dire de nouvelles hausses d’impôts. Et Michel Barnier, dimanche soir sur France 2, les a confirmées.
Il y a deux catégories visées. Les ménages de la classe favorisée d’abord. Michel Barnier parlait des "fortunés". Un projet existe pourtant, qui aurait une cible plus large : le barème de l’impôt sur le revenu ne serait pas réévalué de l’inflation, c’est-à-dire les seuils des tranches d’imposition ne seraient pas modifiés, au moins sur les tranches les plus élevées. Or, comme les salaires progressent de 4 % cette année, cela veut dire davantage de prélèvements pour les 45 % de Français qui acquittent cet impôt dans la version large. L’État récupérerait ainsi quatre milliards d'euros.
Michel Barnier a également évoqué devant les responsables patronaux, ce mardi, une surtaxe sur les bénéfices : en clair, une hausse de l’impôt sur les sociétés. Et il l'a confirmée ce dimanche, tout en suggérant de façon très imprécise que le prélèvement soit limité aux grandes multinationales. Il y a donc de sérieux impôts en préparation. C’est le retour de l’ogre fiscal français, et de son appétit. Avec toujours la même séquence : on est incapable de contenir la dépense, et pour éponger, on taxe.
Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, disait il y a peu qu’il fallait lever le tabou de l’impôt. François Villeroy de Galhau, le patron de la Banque de France, a développé exactement le même argument. C’est à se tordre de rire : n'y a-t-il jamais eu un tabou sur les impôts en France, pays qui a le taux de prélèvement le plus élevé d’Europe et donc du monde ? Et même le taux de prélèvement le plus élevé de son histoire - 48% du PIB - selon Eurostat. Lever un tabou qui n’existe pas, c’est une vaste blague.
Le gouvernement évoque des impôts temporaires. Nouvelle blague. Temporaire comme la CRDS (Contribution pour le remboursement de la dette sociale) par exemple, créée en 1996, qui devait s’éteindre en 2009. Elle a été prolongée jusqu’en 2024, puis jusqu’en 2033, et courra désormais jusqu’en 2042. C’est ça les impôts provisoires à la Française.
Le déficit provient de l’excès de dépenses, comme toujours en France. Dès qu’une crise se produit (2008, Covid, guerre en Ukraine), nous dépensons plus que les autres, et plus longtemps que les autres. Et à chaque fois, on augmente les impôts pour tenter de rétablir les finances. Un escalier, dont le nouveau gouvernement s’apprête manifestement à sculpter la dernière marche.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte