Mardi 21 février, Vladimir Poutine a expliqué que les sanctions internationales renforçaient l’économie russe, alors qu’Emmanuel Macron déclarait, lui, que la Russie souffrait beaucoup. Alors qui dit vrai ?
En réalité, ni l'un ni l'autre. Ce qui est sûr, c’est que nous, les pays occidentaux, avons surestimé l’impact des sanctions économiques, au déclenchement de la guerre d’Ukraine, en imaginant que la Russie allait s’effondrer. Il n’en a rien été.
Selon les chiffres officiels, le pays a connu
une récession d’un peu plus de 2% en 2022, ce n’est pas grand-chose. Et si même
les chiffres officiels embellissent un peu la situation, ça n’a pas été du tout
la catastrophe économique que pronostiquaient et souhaitaient les Européens.
Mais les choses sont peut-être en train de changer.
La résistance russe s'explique par la manne considérable qui provenait des ventes de pétrole et de
gaz, dont les cours ont explosé l’été dernier. Même si les volumes livrés en
Europe ont chuté, les recettes de Poutine ont été bien plus importantes que les
années précédentes, parce que les prix étaient plus élevés. Les sanctions ont
ici joué à contre-sens, elles ont momentanément aidé la Russie, en provoquant l’emballement
des cours. Avec cet argent, Moscou a pu augmenter l’investissement public, dans
la fabrication d’armement, la sidérurgie. Un engagement de l'État qui a
compensé la chute de la consommation et le départ des investisseurs étrangers.
En gros, le pays fabrique plus de munitions, mais moins de voitures qu’avant -
la production de véhicules s’est effondrée de 60%.
Les sanctions devaient aussi restreindre l’accès du pays aux technologies. Cet objectif est atteint, mais de façon partielle. Car des pays tiers, la Chine, la Turquie, les Émirats, continuent d’exporter du matériel sensible en Russie, de façon importante. Selon le Wall Street Journal, les importations russes de semi-conducteurs pèsent 33 millions de dollars par mois, contre 35 avant le conflit, elles viennent de Chine.
Il arrive même des pièces détachées pour les sukhoi, les avions de combat, des systèmes de navigation, des antennes pour les appareils de brouillage, des drones, et même des routeurs de télécommunications fabriqués par Cisco, alors que l’entreprise, américaine, a cessé toute vente depuis l’invasion. La vérité est désagréable : l’Occident ne fait plus la loi sur le commerce. L’économie mondiale est en train de se fragmenter en blocs, en fonction des alliances géopolitiques, avec des règles différentes selon les blocs.
Les exportations russes ont pu être bloquées, de façon partielle là encore, pour la même raison. Le pétrole
russe est toujours acheté, à prix cassé, par la Chine, par l’Inde, qui n’en prenait
pas un baril avant la guerre, ou l’Afrique du Sud. Idem pour les engrais, dont
la Russie est le premier producteur mondial. Et bien sûr les céréales. La
Russie est aussi le premier producteur mondial de blé.
Mais la situation russe se détériore. Le fait majeur du début 2023, c’est que
l’Europe s’est délivrée de la dépendance énergétique russe, au fil de 2022. Du
coup, les cours du gaz sont retombés, et les recettes de Moscou ont chuté.
Conséquence, le déficit budgétaire explose, 25 milliards sur le seul mois de
janvier. La guerre va être plus difficile à financer. Grâce à l’effort de
l’Europe – la crise énergétique a coûté 800 milliards d’euros aux gouvernements
du vieux continent, et bien davantage aux consommateurs – grâce à cet effort
considérable, des temps plus difficiles s’ouvrent probablement pour la Russie.
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