Les constructeurs présents dans l'Hexagone ont traversé un mois de mars compliqué. En effet, le marché automobile a enregistré un nouveau recul de 14,5% sur la vente des véhicules neufs, selon les données publiées, mardi 1er avril, par la Plateforme automobile.
Trois facteurs peuvent expliquer cette forte baisse. Il y a d'abord l'effet d’aubaine. En effet, les malus qui frappent à peu près tous les véhicules thermiques se sont alourdis au 1er mars. Les automobilistes ont donc devancé leurs achats pour bénéficier du système précédent et ont commandé leurs voitures en février, créant ainsi un trou d’air en mars.
La seconde explication est une comparaison faussée avec mars 2024, car il y avait, alors, les immatriculations de tous les véhicules qui bénéficiaient du "forfait social", la voiture électrique à moins de 100 euros par mois.
Enfin, troisième problème, le plus préoccupant : le secteur n’arrive pas à sortir de la crise. Le niveau d’immatriculations et de production est dramatiquement bas. On produit, aujourd’hui, autant de voitures en France que dans les années 1960, car la production est partie vers des pays à bas coûts pour faire baisser les prix de vente. Mais les annonces de hausse de droits de douanes à venir vont faire tomber tous les efforts des constructeurs pour tenir leurs tarifs.
En mars, quelque 153.842 voitures neuves ont été vendues, soit un chiffre équivalent au niveau du mois de mars 2022, juste après l’invasion de l’Ukraine. Pour trouver un mois où les immatriculations chutent au niveau de mars 2025, il faut remonter à janvier 2023 (-19%) : les chaînes de production étaient alors à l’arrêt car les semi-conducteurs manquaient. Cela veut dire que depuis le Covid, le secteur automobile n’arrive pas à se relancer.
Ce secteur majeur de l’industrie française est en panne. Stellantis, par exemple, ne parvient pas à se relancer. Le groupe a observé une chute de 17% de ventes en mars et 13,5% depuis le début de l’année. Le groupe possède 14 marques, qui sont toutes à la peine. Il y a pourtant une des trois grosses américaines, avec Chrysler, dans le portefeuille, mais ça ne va même pas les aider face aux taxes du président états-unien, car l'entreprise produit beaucoup au Mexique et au Canada.
Volkswagen, l’autre leader européen, est dans la même situation. La décision de Donald Trump de taxer les voitures venant de l’étranger ne va pas uniquement être une catastrophe pour cette industrie. Elle le sera également pour les États-Unis, car le pays importe une voiture sur deux.
Même les marques américaines (Ford, Chrysler, General Motors...) sont fabriquées à l’étranger. Au total, la moitié des voitures produites au Mexique et destinées à l’exportation s’en vont aux États-Unis. Pour Volkswagen, ce sont 43% des modèles produits au sud de la frontière qui traversent le Rio Grande.
Les annonces de Donald Trump vont impacter 8% du marché mondial automobile, avec, comme premières victimes, le Mexique, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, la Suède et la Chine.
La France est moins concernée, notamment grâce à une exception : Renault. Si la marque au losange sera moins impactée, c'est parce qu'elle n'est tout simplement pas présente aux États-Unis. La raison : le pari réussi de la voiture électro-vintage. La R5 s'est vendue à 9.187 exemplaires depuis janvier. C'est presque autant que les ventes de la Citroën e-3 et celles de la Tesla Model Y cumulées. La R5 n'a donc aucun avenir aux États-Unis, mais prouve qu'il existe encore un marché en Europe. Ce qui est, malgré tout, rassurant pour la suite.
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