En utilisant l'épargne des Français peut-on racheter la dette ? Le montant de l'épargne financière des ménages est largement supérieur à celui de la dette, 6.000 milliards d'euros pour 3.300 milliards d'euros de dette. En réalité, sur ce montant de 6.000 milliards, il y a déjà de la dette détenue par les ménages sous la forme d'assurance-vie investie en obligation de la zone euro et notamment de la France.
Tout n'est pas mobilisable dans cette épargne. Il y a par exemple de l'épargne logement qui reste bloquée et affectée à l'achat du logement. Le livret A aussi. On veut le garder un peu liquide, parce que si on en a besoin, la participation ne peut pas être débloquée sans payer d'impôts. Mais c'est vrai qu'on pourrait aller plus loin.
L'État pourrait lancer un grand emprunt pour financer le déficit avec des conditions fiscales intéressantes pour les souscripteurs. On l'a déjà fait avec l'emprunt Pinay en 1952 et l'emprunt Giscard en 1972. Mais l'emprunt Giscard a été une catastrophe pour les finances publiques parce qu'il était indexé sur l'or à un moment où la valeur du métal jaune a explosé.
Si on veut consentir aux ménages des conditions de rémunération acceptables, ça ne serait pas avantageux financièrement pour l'État. Aujourd'hui, l'État emprunte à un peu plus de 3% par an. Mais c'est vrai que cela nous libérerait de la pression des investisseurs étrangers.
Une petite moitié de la dette est détenue par des étrangers, européens principalement. Ceux-là sont plus volatiles, ils sont plus prompts à vendre dès que la situation politique se dégrade, ce qui renchérit nos taux d'intérêt. Le fait de nationaliser la dette nous protégerait de la crise financière, parce que les nationaux et les ménages, en particulier, sont plus inertes dans leur comportement d'épargne, ils ne vendent pas. C'est ce que fait le Japon, qui a une dette de plus de 200% du PIB, c'est 115% pour nous. La dette japonaise est détenue à 90% par monsieur et madame tout le monde.
Cependant, la pression des marchés est aujourd'hui la seule force dissuasive pour limiter nos déficits. L'euro nous protège et a rendu nos gouvernements pas très responsables. Bruxelles fait mine de s'indigner, mais en réalité avale toutes les billevesées qui viennent de Paris. Il n'y a guère que les gnomes de Zurich, c'est ainsi que le général de Gaulle appelait les marchés financiers, qui nous tiennent un peu en respect.
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