Depuis le 1er janvier, tout retraité s'installant en Italie profite d'une fiscalité réduite sur ses revenus, à 7% seulement, sur les pensions et les sommes venant de l'étranger. La seule condition, c'est de s'installer dans le sud du pays, dans la région de Naples, les Pouilles, la Sicile ou la Sardaigne, dans une ville de moins de 20.000 habitants.
Du point de vue italien, c'est pas idiot du tout de tenter de revitaliser ces régions en difficultés économiques avec des habitants à pouvoir d'achat plus élevé. L'Italie vise en effet les retraités européens.
En effet. Inutile de dire que les retraités français sont une cible de choix, après l'augmentation de la CSG du 1er janvier 2018 qui s'ajoute chez nous à l'impôt sur le revenu. Rome vise également le rapatriement de quelque 400.000 retraités d'origine italienne qui vivent à l'étranger, nous apprennent Les Échos. Mais si les retraités sont donc visés, les très gros contribuables le sont aussi.
Les gros contribuables sont aussi visés parce que eux aussi profitent d'un régime fiscal favorable, avec des mesures qui avaient été mises en oeuvre par le précédent gouvernement.
L'impôt d'un contribuable étranger s'installant en Italie est limité à 100.000 euros par an, quels que soient ses revenus, nous apprend Les Échos. C'est évidemment très intéressant pour les très gros revenus, les sportifs, les artistes, les chefs d'entreprise ou même les cadres dirigeants, qui payent généralement bien davantage.
À cela s'ajoute un impôt sur les successions particulièrement attractif, puisqu'il ne taxe pas les biens situés à l'étranger. D'autres dispositions tout à fait étonnantes, comme une réduction de 90% de l'impôt sur le revenu des chercheurs qui s'installent dans la péninsule.
Après le Portugal, l'Italie devient donc un autre paradis fiscal aux porte de l'Hexagone. Les pays européens multiplient les opérations de dumping fiscal. Il y a encore vingt ans, on cherchait à harmoniser les impôts des différents pays, aujourd'hui, c'est la divergence la plus totale, chacun joue son jeu.
C'est vrai que le Portugal offre, lui, une franchise totale d'impôt sur le revenu aux retraités français qui vivent là-bas au moins 183 jours dans l'année, et cela pendant dix ans. Cela attire semble t-il certains de nos compatriotes. Voilà deux années consécutives que le flux des Français entrants au Portugal, inscrits au Consulat, augmente de 35%.
La Tunisie offre également des conditions fiscales très avantageuses aux retraités français. C'est en réalité tout le Sud de l'Europe, plutôt plus pauvre, qui cherche à attirer les retraités du Nord, plutôt plus riches, pour attirer du pouvoir d'achat, grâce à un climat météorologique et fiscal plus clément que dans les brumes septentrionales.
La France se positionne assez mal, car nous avons les impôts les plus élevés d'Europe. Cette guerre fiscale que se livrent les États européens est désormais un élément à prendre compte, pour ceux qui font notre politique fiscale, l'exécutif français, nos députés, lorsqu'ils veulent augmenter les impôts sur la classe moyenne.
Naguère, la concurrence fiscale ne concernait jamais que les entreprises et les rares très gros contribuables, les artistes par exemple, ou les sportifs. Aujourd'hui, les pays européens se battent entre eux pour récupérer aussi la classe moyenne supérieure, les retraités en particulier, qui sont beaucoup plus mobiles qu'auparavant.
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