Dons aux associations : pourquoi les Français donnent-ils moins ?

En 2022, les dons ont franchi la barre des 9 milliards d’euros, selon le Panorama national des générosités. En 2023, la courbe augmentait encore. Et puis, en 2024, les chiffres fléchissent. Faut-il s’inquiéter ? La générosité des Français est-elle en train de marquer le pas sous la pression de la conjoncture économique ?

Le don moyen s’élève désormais à 364 euros, soit une baisse de 7 euros par rapport à l’an dernier. Si le nombre de donateurs reste stable, leur capacité à donner s’érode. Selon Vanessa de Lauzainghein, directrice mécénat et philanthrope de la Fondation Apprentis d'Auteuil, la peur du lendemain freine l’élan : "On sent une inquiétude par rapport à l'avenir, celui de la jeunesse, l'avenir du pays... Mais aussi leur propre avenir, celui de leurs proches. Les donateurs sont dans une forme d’attentisme".

L'inquiétude des associations

De son côté, Pauline Hery pour le syndicat France générosités, observe un climat inédit : "Aujourd’hui, les associations sont inquiètes. Nos membres nous disent leur inquiétude par rapport à la baisse des dons depuis quelques mois." Cela pèse sur l’engagement des Français, y compris les plus aisés.

Autre enjeu majeur : le renouvellement des profils de donateurs. "L’âge médian des donateurs est de 62 ans, et 1% des donateurs les plus généreux représentent 22% de la collecte", précise Pauline Hery. Mais tout n’est pas sombre. Les jeunes montrent de nouveaux réflexes de solidarité, notamment via le numérique : "Le don par SMS, le don en ligne, l’arrondi en caisse, l’arrondi sur salaire (…) tout ça participe aussi à un engagement des Français."

Les causes prioritaires, elles, restent inchangées : santé, lutte contre la pauvreté, protection animale, éducation. Mais malgré cette baisse, les élans spontanés perdurent, comme en témoignent les dons massifs reçus après le cyclone à Mayotte. "On a vu un bel élan de générosité aussi bien des particuliers que des entreprises", note Vanessa de Lauzainghein.