Un mois après la sanction de l’agence de notation Fitch, la pression monte sur le gouvernement français qui s’active pour convaincre du sérieux de sa trajectoire budgétaire à l’approche du verdict de Standard and Poor’s (S & P) vendredi 2 juin 2023.
Interrogée dimanche 28 mai par Radio J, Élisabeth Borne a indiqué qu' "il y a eu des explications détaillées" du ministre de l’Économie "Bruno Le Maire auprès de Standard and Poor’s sur tout ce qu’on fait pour maîtriser nos finances publiques". Ces " discussions très étroites", selon la Première ministre, interviennent au moment où l’exécutif peine à tourner la page de la réforme des retraites.
Fitch, en abaissant le 28 avril la note de la France d’un cran, à "AA-", avait justifié sa décision notamment par une "impasse politique" de nature à compliquer la tâche du gouvernement dans sa volonté de réformes, voire à encourager les dépenses. Selon cette agence de notation, la situation de blocage actuelle pourrait "créer des pressions en faveur d’une politique budgétaire plus expansionniste ou d’un renversement des réformes précédentes".
Après avoir atteint 4,7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2022, le déficit public français devrait légèrement remonter cette année à 4,9 %, avant de refluer progressivement à partir de 2024, anticipe le gouvernement dans son programme de stabilité présenté en avril, qui table sur un retour dans les clous budgétaires européens en 2027. La dette publique frôle quant à elle les 3 000 milliards d’euros.
Vendredi 26 mai , c’est l’agence de notation Scope, moins regardée que Fitch, Moody’s et S & P, qui a abaissé la perspective de la note du pays à "négative", ce qui signifie une possible future baisse de la note. Actuellement à "AA" soit le troisième plus haut niveau de sa grille, Scope pourrait abaisser cette note "dans les 12 à 18 mois".
Parmi les risques pesant sur les finances françaises, l’agence a relevé que "la dynamique économique s’est nettement ralentie au second semestre 2022". Elle s’est montrée aussi peu convaincue de la trajectoire de réduction du déficit et de la dette publics, en raison d’un "mauvais bilan en matière d’assainissement budgétaire, d’une charge d’intérêt de la dette croissante et de risques liés à la mise en œuvre du programme de réformes". Ces risques sont liés à "l’absence de majorité au Parlement" et à des "contestations sociopolitiques", notamment contre la réforme des retraites, a-t-elle expliqué.
Même si cela n’a pas eu d’impact sur la capacité de financement du pays, l’avertissement des deux agences de notation n’est pas une bonne nouvelle pour le gouvernement qui met régulièrement en avant sa crédibilité économique et son sérieux budgétaire face aux oppositions.
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