Une rafale de bons indicateurs économiques s’abat sur l’Europe. Alors même que la zone euro peine à sortir du confinement, alors même qu’elle relève tout juste de la récession du premier trimestre, voilà qu’une bonne brise se lève et gonfle les voiles.
C’est l’indice PMI Markit de l’industrie, publié hier, il s’agit d’une enquête faite auprès des responsables économiques, dans laquelle on leur demande d’évaluer leur environnement. Jamais cet indicateur n’a été aussi haut depuis sa création, en 1997. Il est excellent aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie, il reste très bon en France et en Espagne.
L’emploi s’améliore dans tous les pays. Alors bien sûr, cette embellie ne concerne que l’industrie, les services sont encore encalminés en partie par les restrictions de circulation et les mesures barrière. Mais cet indicateur pointe une perspective nouvelle et réjouissante : la reprise post-covid sera peut-être bien plus forte qu’on ne l’imagine.
Le pouvoir d’achat des ménages en Europe est resté solide, contrairement à ce qui se passe d’habitude lors d’une crise. Parce qu’il a été massivement soutenu avec le chômage partiel et toutes les aides publiques. Et l’appétit de consommation est d’autant plus vif qu’il a été contrarié plusieurs mois par la fermeture des magasins. On va avoir ce que les Chinois ont connu, le "Revenge buying", les achats revanche. Et côté investissement, la plupart des gouvernements ont enclenché leurs plans de relance nationaux, dans l’énergie propre par exemple, même si on attend encore l’argent de l’Europe. Ça tire donc aussi de ce côté-là.
La demande vient d’une source unique, l’endettement massif des états, qui ont renfloué tous les acteurs économiques, lesquels se mettent, du coup, à acheter. En fait, on a inventé le vaccin anti-crise. Avec quand même quelques effets secondaires. A long terme, c’est l’énorme dette accumulée. Et à court terme, c’est la hausse des prix qui pointe.
Si on s’en tient aux chiffres actuels des biens et services consommés, c’est encore modeste : +1,3% sur un an en avril dernier, selon l’INSEE. Mais en amont, c’est très, très différent. C’est comme un torrent qui dévale du haut de la montagne et qu’on ne voit pas encore dans la rivière en bas. Mais ça ne va pas tarder.
Depuis l’été dernier, + 115% sur le PVC, + 106% sur l’acier, + 51% sur le cuivre, + 27% sur l’aluminium, les pneus. En moyenne, depuis le 1er janvier 2021, les prix de l’énergie ont pris 30%, ceux des métaux, 20%, et des produits agricoles, viande comprise, 20% également. Cela s’explique par la demande forte qu’on vient de décrire, qui vient buter sur une production insuffisante à cause de la désorganisation causée par l’épidémie. Demande en hausse, production en baisse, ça fait des prix qui grimpent.
Warren Buffet, le milliardaire américain nonagénaire célèbre pour son franc-parler, le disait il y a deux jours : les prix augmentent, on l’accepte, et cela ne va pas s’arrêter, poursuivait-il, car les gens ont de l’argent.
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