Mardi, le Fonds monétaire international (FMI) publiait le bulletin de santé semestriel de l'économie, en révisant à la baisse les prévisions de croissance de la quasi-totalité des continents.
L'OCDE faisait le même constat avant-hier, sur les États-Unis, le Japon, la zone euro, le Royaume-Uni, le Canada et la Russie, qui voient tous l'activité économique chuter, avec la perspective la plus mauvaise depuis la crise financière et économique de 2009. Une autre institution, la Brookings, qui publie un indicateur mondial, annonce également un ralentissement significatif et largement diffusé sur la planète.
Bon, je répète sans cesse qu'il faut se méfier des prévisions économiques des grandes organisations. Mais faut-il vraiment avoir peur ? Le problème, c'est que les indicateurs économiques sont tout aussi bizarres, en ce moment...
Les taux d'intérêt à long terme ont fortement baissé ces dernières semaines, tangentant le zéro. Ça veut dire qu'un pays comme l'Allemagne emprunte désormais à dix ans avec un taux d'intérêt à 0%. La France a des taux un peu supérieurs, mais à peine.
C'est tout à fait inhabituel, et c'est le signe que les investisseurs anticipent un fort ralentissement de l'économie, et qu'ils se réfugient dans les valeurs réputées sûres, les emprunts d'état, ce qui fait baisser leur rendement et permet aux gouvernements de s'endetter à bon compte.
Ajouté à cela, il y a les chiffres de l'économie allemande, qui sont très intéressants parce que notre grand voisin est un nœud essentiel de l'industrie mondiale.
Autrement dit, on ressent la conjoncture mondiale en Allemagne. C'est comme toile d'araignée, quand on est au centre, on ressent le moindre mouvement à la périphérie. Selon les derniers chiffres connus, ceux du mois de février dernier, les commandes adressées à l'industrie allemande ont chuté de 8,4% sur un an, c'est la baisse la plus forte depuis 2009.
Et si l'on ne considère que pour les commandes en provenance de l'étranger, la chute est plus forte encore : elle approche les -15%. C'est gigantesque, et cela rappelle la grande crise de 2008. Il se prépare donc une vraie récession en Allemagne, on devrait la voir dans les tous prochains mois.
Les commandes en provenance de Chine sont à zéro, alors qu'elles étaient à + 10% il y a encore trois mois, tout comme les commandes venues des États-Unis. Celles émanant des Anglais s'effondrent littéralement, à cause de l'incertitude liée au Brexit, ainsi que celles qui proviennent de Turquie, un partenaire important pour l'Allemagne, qui est en pleine déroute économique et financière.
Plutôt mieux que ceux qui sont connectés à l'économie mondiale, elle roule sur la réserve, c'est à dire un déficit qui permet de soutenir le pouvoir d'achat et la consommation. Comme d'habitude.
Conséquence : alors que nous n'avons connu qu'une reprise maigrelette en 2017, nous pourrions connaître en 2019 une année moins mauvaise que nos voisins, en particulier l'Allemagne et l'Italie, pénalisés par cette récession industrielle mondiale, et le Royaume-Uni, qui cuvera son Brexit.
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