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Coronavirus : le PIB de la France s'effondre de 13,8% au deuxième trimestre

L’Insee a enregistré une baisse record de 13,8 % du PIB français au deuxième trimestre en raison de la crise du coronavirus. Il faudra être patient pour retrouver la situation d'avant et effacer tous les stigmates de cette période.

L'Insee a enregistré une baisse record de 8,3 du PIB français en 2020
L'Insee a enregistré une baisse record de 8,3 du PIB français en 2020
Crédit : Thomas Samson / AFP
Coronavirus : le PIB de la France s'effondre de 13,8% au deuxième trimestre
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Coronavirus : le PIB de la France s'effondre de 13,8% au deuxième trimestre
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Éric Vagnier - édité par Sarah Ugolini

Le chiffre de la croissance du deuxième trimestre a été communiqué par l'Insee ce vendredi 31 juillet. Elle a chuté de -13,8% en France. Il était difficile de s'attendre à mieux parce que la moitié de ce deuxième trimestre couvre la période du confinement et l'autre moitié le début du déconfinement , qui s'est fait avec beaucoup de contraintes sur l'économie.

Rappelez-vous notamment de la règle des 100 kilomètres. Ce n'est donc pas le chiffre de la croissance que l'on a eu ce matin, mais bien celui de la récession  : - 13,8 %. Il faut remonter à la dernière Guerre mondiale pour avoir un taux de décroissance aussi plombé . Et cela s'ajoute à la contre-performance du premier trimestre déjà secoué par le coronavirus :  - 5,3 %. Les projections du gouvernement sont donc en train de se vérifier : on finira bien l'année sur une récession à 2 chiffres, autour de 10-12% . La pente va être raide à remonter.

Heureusement, on entrevoit déjà quand même les premices d'une reprise. Sur les trois mois concernés, il faut oublier avril qui nous a tiré vers le fond, vite passer sur le mois de mai que l'on a traversé en demi-confinement  ou en  demi-déconfinement, et aller directement chercher les bonnes nouvelles en juin. C'est à ce moment-là que certains indicateurs ont commencé à se redresser : la consommation, la production industrielle, les créations d'entreprises, les ventes de voitures, le marché immobilier. Indéniablement , les chiffres de ce vendredi matin le montre, nous avons commencé à regagner le terrain perdu. Je dis bien commencer.

Phénomène de rattrapage ou reprise durable ?

On va donc dans la bonne direction, le rebond est enclenché, mais il faut être extrêmement prudent. On ne sait pas encore s'il s'agit d'un simple phénomène de rattrapage ou d'une reprise durable. Il y a eu au moment du déconfinement un climat un peu euphorique. Tout ce que l'on n'avait pas pu faire ou acheter pendant deux mois, on s'est précipité pour le faire, mais rien ne dit que ça va continuer. Le soufflé peut retomber aussi vite

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En juin aussi ce que l'on remarque, c'est que les entreprises ont surtout puisé dans leurs stocks qui s'étaient accumulés, sans vraiment toujours relancer leur production. Et puis attention aux effets décalés de la crise sanitaire. Par exemple, quasiment aucun permis de construire n'a été délivré pendant la période du confinement. À partir de la mi-mai, les entreprises du BTP ont simplement réactivé des chantiers en cours. 

Mais aprés une fois ces chantiers finis, il risque d' y avoir un trou d'air avant de faire la jonction avec les futurs permis de construire. Il va falloir vraiment attendre les statistiques de cet été, du troisième trimestre donc, et même du quatrième, pour avoir la confirmation que le frémissement économique du mois de juin n'est  pas qu'un feu de paille.

Encore trop d'incertitudes

Je ne suis pas spécialement optimiste, il y a encore trop d'incertitudes. Tant que le virus planera au dessus de nos têtes et que les plans sociaux s'enchaîneront , ce sera difficile de rétablir un climat de confiance. Les consommateurs et les chefs d'entreprises resteront frileux dans leurs dépenses et dans leurs investissements. En fait cette relance, contrairement à celle de 2009/10 après la crise financière, elle se fait en ordre dispersé.  

Personne ne reprend, n'avance au même rythme. Il y a même encore des secteurs à l'arrêt comme l'événementiel, les foires et salons, les discothèques. C'est trés déstabilisant car l'économie c'est un tout où chacun est interdépendant, chacun entraîne l'autre. On n'a pas encore cet effet boule de neige .

Le gouvernement y croit car il va y avoir le plan de relance Ã  la rentrée, l'arrivée peut-être d'un vaccin qui serait d'ailleurs le meilleur dopant pour l'économie car cela dissiperait cette crainte de l'avenir. Mais le gouvernement a déjà prévenu : il faudra être patient pour retrouver la situation d'avant et effacer tous les stigmates de la crise. Ce ne sera pas avant 2022, au mieux, en espérant qu'il n' y ait pas de rechute d'ici là.

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