Pour limiter les dégâts économiques et sociaux, l'ONG Oxfam appelle à un plan Marshall universel de 160 milliards de dollars avec de l'argent "hélicoptère". La paternité de cette théorie revient à Milton Friedman, le plus ultra libéral des prix Nobel d'économie.
Tout part d'un constat connu : les lendemains de crise sont toujours très durs. Les économies tournent au ralenti, le pouvoir d'achat des ménages est au plus bas et les postes de travail se raréfient.
La solution de Friedman : distribuer de l'argent directement aux ménages sur leur compte en banque pour stimuler la consommation, relancer l'inflation et faire tourner les entreprises et l'emploi.
Pour la zone Euro, les experts considèrent que cela représenterait 1.000 euros par adulte. Peut-on sérieusement envisager ce type de relance ? A priori, Donald Trump vient de le faire. Les ménages dont le revenu annuel est inférieur à 70.000 dollars recevront 1.200 dollars par adulte et 500 dollars par enfant.
D'ailleurs, il faut bien voir que l'Europe n'est pas en reste, mais avec un cheminement très différent. La Banque centrale européenne a mis 1.000 milliards d'euros sur la table. Cet argent passe lui par nos banques quand celles-ci s'engagent à le prêter à des taux d'intérêt quasiment nuls directement vers les ménages.
En revanche, l'option valise de billets qui arrivent directement sans filtre dans nos poches semble exclue. Les pays du Nord qui ont été traumatisés par l'hyper inflation des années 30 ne le supporteraient pas. Et plusieurs indicateurs indiquent aussi que cet argent irait finalement en priorité vers l'épargne plutôt que vers l'économie réelle.
Cela dit, le plan proposé par Oxfam vise surtout les pays les plus défavorisés. Les spécialistes craignent un recul de dix à trente ans en matière de lutte contre la pauvreté et cela pour un demi milliard de personnes.
Pour eux, la création par l'intermédiaire du FMI d'une cagnotte qui serait ouverte à tous de 1.000 milliards de dollars, sous la forme d'une monnaie espéranto qui assemble les grandes devises internationales, pourrait limiter la casse.
Il y a quand même un problème à cette solution : ces pays destinataires ne disposent pas de structures financières suffisamment fiables pour distribuer cet argent, notamment aux 2 milliards de travailleurs de leurs économies informelles. Ce qui pourrait s'apparenter, finalement, à un revenu universel sans condition.