En Direct
2 min de lecture
Une personne vaccinée contre le coronavirus (illustration)
Crédit : SEBASTIEN SALOM GOMIS/SIPA
Je m'abonne à la newsletter « Économie »
L’association humanitaire Oxfam s’est livré à un petit calcul sur les milliardaires de l’industrie de la pharmacie, qui ont vu leur fortune monter en flèche durant la pandémie.
En se basant sur le classement du magazine américain Forbes, qui chaque année publie la liste des milliardaires dans le monde, Oxfam souligne que la fortune cumulée des neuf nouveaux ultra riches, qui le sont devenus grâce à la production de vaccins contre l’épidémie de coronavirus, atteint près de 20 milliards de dollars, soit 17 milliards d'euros.
Selon l'ONG, une telle somme permettrait de vacciner 1,3 fois tous les habitants des pays à faibles revenus, alors que ceux-ci n’ont reçu que 0,2% des doses produites dans le monde. Un tel calcul est toutefois plus que simpliste. Tout d’abord parce que leur richesse est faite de leur participation dans leurs entreprises, dont les cours boursiers ont explosé lorsque leurs vaccins ont été reconnus comme efficaces et homologués par les autorités.
Il ne s’agit donc pas d’argent disponible, sauf en vendant les firmes qu’ils ont mises sur pied. En cas de vente, ils paieraient des impôts et la collectivité aurait donc un retour. Mais le plus problématique dans ce calcul n’est pas là. Cette comparaison suggère que ces neuf personnes "privent", par leur richesse, les pauvres de vaccins, alors que c’est exactement le contraire. Si ces nouveaux milliardaires n’avaient pas réussi, il n’y aurait tout simplement pas de vaccin, pour personne, ni riche, ni pauvre.
Dans son étude, Oxfam tient à souligner que les laboratoires font des profits importants avec les vaccins, alors que la plus grosse partie de l’humanité en manque. Il faut quand même noter qu’AstraZenecca et Jansen disent vendre leurs produits à prix coûtant, le temps de la pandémie.
Certes, ce n’est pas le cas de Pfizer et Moderna mais on peut penser que si les entreprises et leurs dirigeants n’étaient pas aiguillonnés par le désir de réussite et de la rentabilité, ils seraient moins actifs et moins efficaces.
Souvenons-nous de la fameuse phrase du philosophe écossais Adam Smith, au XVIIIe siècle : "Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais plutôt du soin qu’ils apportent à leur propre intérêt". On pourrait aujourd’hui ajouter à cette citation les industriels du médicament.
Cela ne veut pas dire qu’il faut laisser les pauvres sans vaccins mais que c’est aux pays riches d’acheter les doses, d’en négocier le prix avec les industriels en contrepartie de la marge réalisée sur les marchés riches, et de les donner. Mais ça n’est pas en dépouillant les inventeurs et les industriels qu’on va régler le problème.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte