Les contrôleurs aériens gardent leur "prime de suractivité" malgré la baisse du trafic
Si l'activité tourne au ralenti dans les aéroports à cause de la pandémie de nouveau coronavirus, les aiguilleurs du ciel continuent de percevoir une prime liée à la flexibilité.

Alors que le trafic aérien mondial a fondu comme peau de chagrin depuis le début de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus, une majorité d'aiguilleurs du ciel vient de voir reconduite... sa "prime de suractivité". Le 22 juin 2020, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a en effet prolongé le protocole social signé en 2016 introduisant cette gratification.
Depuis quatre ans, date à laquelle l'expérimentation a débuté, "il était demandé aux contrôleurs aériens de certains centres de travailler davantage pendant les périodes de trafic important, principalement l'été, et de récupérer ces heures en période creuse, l'hiver", a confié une source au fait du dossier à nos confrères du Parisien.
En contrepartie d'une vingtaine d'heures de travail en plus, les aiguilleurs d'aéroports tels que Roissy, Reims, Bordeaux, Brest, Aix-en-Provence et Lyon pouvaient percevoir une prime oscillant entre 255 euros et 550 euros par mois.
"Cette prime n'a pas lieu d'être"
Certains s'étranglent de voir un tel bonus reconduit alors que le secteur aérien se trouve à genoux, balayé par la crise. "Cette prime n'a pas lieu d'être. Nous sommes plusieurs à avoir des états d'âme. C'est de l'argent facilement gagné. Le trafic aérien s'est effondré. Et même s'il reprend progressivement depuis le déconfinement, il reste très bas, à moins de 20 %", s'emporte un contrôleur aérien dans les colonnes du Parisien.
Une situation d'autant plus incompréhensible que la situation financière de la DGAC n'est guère reluisante. Et pour cause, cette administration rattachée au ministère de la Transition écologique tire une grande partie de ses ressources des compagnies aériennes, qui elles aussi sont dévastées par la crise. Mais la direction maintient cette prime, car elle ne souhaite pas déclencher de conflits. Les syndicats expliquent quant à eux que la flexibilité, à défaut d'être utile cette année, le sera à l'automne ou en 2021, lorsque les avions redécolleront massivement.
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