Consommation : de plus en plus désertés, quel avenir pour les centres commerciaux ?

Ce mercredi 18 septembre, nous fêtons le 50e anniversaire de Créteil-Soleil. Ce nom a de quoi réveiller des souvenirs chez certains, pour les autres, il s'agit d'un des pionniers des centres commerciaux. L'occasion de se demander si ces derniers ont encore un avenir. Alors, on va dire pour être gentil qu'ils ont un avenir qui est moins reluisant que n'a été leur passé. 

Il faut revenir 50 ans dans le passé, au moment où Créteil-Soleil ouvre, c'est le début de la consommation de masse, du fait d'aller faire ses courses en périphérie, avec la voiture qu'on venait d'acheter, d'avoir une offre colossale face à soi. C'est vraiment super d'avoir du choix. Et ça, c'est les fameux centres commerciaux qui, à ce moment-là, étaient au milieu des champs. 

Alors, il y en a plein. Il y a Créteil-Soleil, il y a Vélizy 2, il y a Parly 2, il y a Englos dans le Nord. Tous ces grands centres commerciaux attirent quand même moins qu'avant, soyons honnêtes. Et l'avenir est quand même un peu bouché pour trois raisons. D'abord, les centres commerciaux sont moins dans l'air du temps. Le gigantisme, ça ne plaît plus. La taille, ça fait même peur. C'est un repoussoir. Le niveau de fréquentation des centres commerciaux aujourd'hui, d'ailleurs, n'a toujours pas retrouvé celui qu'il était avant le Covid. Cela veut dire qu'on a franchi une marche à la baisse. 

La deuxième raison, c'est qu'il y a une forme de bascule dans la consommation entre ce qu'on achète en magasin et ce qu'on achète désormais en ligne. Chaque euro que vous dépensez sur Internet, vous ne le dépensez plus en magasin. Et les magasins trinquent. On a vu la semaine dernière la disparition, ou en tous les cas les difficultés, pour être précis, de la marque de textile Esprit, une parmi d'autres. La troisième raison est écologique. Désormais, on ne peut plus artificialiser les sols, c'est-à-dire créer de nouveaux mètres carrés commerciaux, loi environnementale oblige. C'est d'ailleurs plutôt normal, puisque de toute façon on ne manque pas de mètres carrés, il y en a même plutôt trop.

Une mort certaine pour les centres commerciaux ?

Les centres commerciaux ne sont pas destinés à mourir, mais leur âge d'or est plutôt derrière eux, ce qui ne veut pas dire que certains ne vont pas disparaître. Il suffit de se promener en magasin partout en France, on voit ce qu'on appelle de la vacance commerciale. Des boutiques fermées dans les centres commerciaux, il y en a plein. Des centres commerciaux avec une boutique sur trois ou une boutique sur quatre fermées, ça devient monnaie courante. Cela fait des centres commerciaux moins attractifs parce qu'il y a moins de boutiques, du coup il y a moins de consommateurs et de trafics.

Dans ces cas-là, il y a des boutiques qui ferment encore. C'est un cercle infernal dont certains ne sortiront pas vivants, évidemment. Ça ne sera pas le cas de Créteil-Soleil, puisque là, on est en train de parler d'un dinosaure bien installé. Mais derrière Créteil-Soleil, il y en a tellement qui se portent mal.