Virage à droite ou simple posture ? Retour en arrière ou nouvel élan ? Difficile de traduire exactement le fameux tournant "social-démocrate" que prend le quinquennat de François Hollande.
Mais l'UMP, l'aile gauche de la majorité et l'extrême gauche ne s'y trompent pas : le président de la République travaille actuellement à la mise en place de mesures qui rappellent étrangement celles prônées par l'opposition.
Si les ministres réfutent tout changement, arguant que la majorité des réformes adoptées depuis le début du quinquennat sont "de gauche" - Vincent Peillon parlait ce jeudi matin au micro de RTL de "la priorité donnée à l'école, la réforme fiscale qui touche d'abord le patrimoine et les grandes fortunes et la garantie loyer" -, la similitude entre les propositions du chef de l’État et celles de la droite est indéniable.
La baisse de 30 milliards d'euros des cotisations sociales des entreprises était déjà évoquée - mais pas chiffrée - par Nicolas Sarkozy en 2012. L'ancien président proposait alors d'alléger les cotisations sociales tout en les finançant par une hausse de la TVA. "Comment
imaginer que quelques points de moins de cotisations
patronales pourraient d'un seul coup améliorer nos échanges extérieur ?", réagissait alors François Hollande. Quelques mois plus tard, le socialiste finançait son crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi en augmentant... la TVA.
L'autre sujet du moment concerne le redécoupage territorial de la France, censé amener la suppression de certaines régions et l'absorption de quelques départements par des grandes métropoles. La précédente majorité avait déjà voté en 2009 un projet amenant la fusion des conseils généraux et régionaux pour réduire de 6.000 à 3.000 le nombre d'élus.
Une mesure sur laquelle François Hollande est revenu, annulant ainsi la tenue des élections territoriales de mars 2014. La création des métropoles (Lyon, Nice, Aix-Marseille, etc) votée en décembre dernier constitue, quant à elle, un prolongement de l'action Nicolas Sarkozy. Difficile enfin de séparer la suppression des départements de la petite couronne parisienne du développement du Grand Paris, sur lequel travaillait déjà l'ancienne majorité.
Même constat concernant le rapprochement et l'harmonisation des fiscalités française et allemande, évoqué lors de la conférence de presse donnée par le Président mardi. "Il faut harmoniser les règles fiscales, notamment pour les entreprises, entre la France et l'Allemagne", a estimé François Hollande. "Ma première préoccupation, c'est rapprocher les systèmes fiscaux français et allemand", annonçait déjà l'ancien président de la République, en 2010.
L'attitude de François Hollande contraste donc avec la première partie de son quinquennat, consacrée au démantèlement de plusieurs mesures-phares votées par la droite. Réduction du salaire du président et du gouvernement de 30%, annulation de la TVA sociale, refiscalisation des heures supplémentaires, détricotage de la loi TEPA (bouclier fiscal), retour sur l’allègement de l’ISF et fin de la prise en charge des frais de scolarité des Français de l’étranger lui avaient notamment permis de marquer une rupture forte avec la précédente administration.
Une question se pose alors : François Hollande suit-il les idées de la droite ou bien est-il tout simplement contraint d'adopter cette voie ? Selon Raymond Soubie, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, le président de la République suit la même voie que ses partenaires internationaux. "François
Hollande fait une politique suivie par tous les partis sociaux-démocrates et
libéraux d'Europe", explique-t-il dans une interview accordée au Monde. Une théorie qui apparaît crédible, lorsque l'on sait que les économies prévues sur les dépenses publiques sont imposées par le Pacte budgétaire européen signé par Nicolas Sarkozy en 2012. A ce titre, François Hollande a annonçait un chiffre supérieur à celui de son prédécesseur : 50 milliards d'euros au lieu de 40.
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