Treize grands groupes de produits d'hygiène et des cosmétiques ont été condamnés jeudi 18 décembre à une amende record de près d'un milliard d'euros pour s'être entendus sur leurs prix entre 2003 et 2006. Cela ne surprend pas Alain Bazot.
"L'Autorité de la concurrence condamne assez régulièrement les professionnels. Récemment, c'étaient les lessiviers", explique le président de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. Il rappelle qu'il a récemment fait condamner les opérateurs de téléphonie mobile.
"Très clairement, on voit bien que le monde de l'entreprise est quand même enclin, chaque fois qu'il le peut, à se rencontrer, se mettre d'accord sur le dos des consommateurs", analyse-t-il.
Il n'y a pas de marge de manœuvre de discussion pour la grande distribution pour les produits incontournables
Alain Bazot, de l'UFC-Que Choisir
Alain Bazot est persuadé que les augmentations tarifaires relèvent d'une entente. "Au moment des négociations commerciales, les grandes marques nationales de cosmétique et d'hygiène ont décidé, par exemple, d'augmenter les prix de 4 à 6% les prix", explique-t-il. "Dans la mesure où tous imposent ça à la grande distribution, il n'y a pas de marge de manœuvre de discussion pour elle pour des produits qui sont incontournables", explique-t-il.
"Ce sont des grandes marques que tout le monde connaît. Il est donc il est impossible de les sortir des linéaires s'il y a des augmentations trop élevées", poursuit-il.
On a souvent pointé du doigt la grande distribution lors des négociations. Au final, on s'aperçoit que les hausses des prix ne sont pas forcément de sa faute.
Alain Bazot appelle à faire la distinction entre les négociations menées avec les petits producteurs et les agriculteurs, "souvent en position de faiblesse pour négocier avec la grande distribution et ses pratiques", et celles menées par des grands groupes "qui ont une force pour imposer des prix à la grande distribution".
Il regrette qu'un action de groupe ne puisse pas être lancée. "On pourrait juridiquement la faire dans un tel cas. Mais encore faudrait-il que les consommateurs puissent justifier, avec leurs tickets de caisse de grande distribution, l'achat de ces produits durant la période déterminée", note Alain Bazot.
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