Dans l'atmosphère du confinement, c'est un chiffre tout à fait étonnant. Mais il faut rappeler qu'il ne concerne que le tout début du confinement, c'est-à-dire deux semaines seulement alors que c'est une moyenne trimestriel. On enregistre donc une baisse de 0,3 %, ce qui n'est pas rien car, s'il n'y avait pas eu le confinement, nous aurions un taux de chômage de 7,6% en France métropolitaine. Cela fait longtemps que ce n'est pas arrivé. Mais, avec le confinement, nous avons malheureusement une vision désormais très partielle.
Ce qui veut dire que le prochain chiffre pourra être pire. Photographie de la situation d'avril a juin compris, il ne sera publié qu'en août. Mais la véritable mesure de la crise de l'emploi n'interviendra qu'a l'automne, avec l'indicateur du troisième trimestre, voire début 2021. Car d'ici là, le chômage partiel, un dispositif temporaire mis au point par l'État, qui permet aux entreprises d'éviter les licenciements, va amortir la progression du chômage tout court.
12.400.000 demandes ont été déposées. Mais cela ne veut pas dire qu'autant de salariés sont effectivement en chômage partiel. Ils auraient été, selon un responsable patronal, 7 à 8 millions à la fin du confinement. C'est déjà considérable, et déjà sensiblement plus qu'ailleurs en Europe, Allemagne comprise.
Trois secteurs concentrent la moitié des demandes effectuées depuis mars, les services aux entreprises et administratifs, le BTP et bien sûr le commerce. Côté région, c'est de l'Île-de-France et de l'Auvergne-Rhône-Alpes qu'émanent le tiers des demandes. Toute la question, c'est de savoir quelle proportion de ces salariés au chômage partiel sera licenciée, pour s'inscrire à Pôle Emploi dans les semaines et les mois qui viennent
Matignon, Grenelle et Bercy en discutent. Le risque de trop prolonger ce dispositif est double. D'abord financier, puisque l'État se substitue à l'employeur pour payer les salariés. Cela coûte donc aux caisses publiques plusieurs dizaines de milliards d'euros sur la durée du confinement. Le prolonger, c'est creuser le déficit.
Et ensuite, justement parce qu'il a des effets protecteurs, il ralentit aussi la reprise de l'économie. Les entreprises peuvent être tentées de rester ainsi en apesanteur, leurs salariés payés par l'État, dans l'attente du retour à la normale. Si tout le monde fait cela, on n'est pas prêts d'y revenir.
Bercy souhaite diminuer la prise en charge, qui serait limitée à 90% du salaire et des charges, à partir de début juin. Une autre idée se profile, elle émane d'un économiste, Philippe Martin, ancien conseiller économique d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Ce serait de réduire le montant maximum de l'indemnisation salariale. Il est aujourd'hui assez élevé, à 4.600 euros par mois. Ce qui fait du système français le plus généreux d'Europe.
Ce serait aussi une façon de lutter contre les abus car il n'y a aujourd'hui guère de contrôle. Le chômage partiel a été largement ouvert pour éviter la casse sociale mais, dans tous les cas, le système serait maintenu pour les secteurs qui ne peuvent pas rouvrir, les cafés hôtels restaurants par exemple.
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