Avec la crise sanitaire en cours, il est peu probable que le marché immobilier reparte comme avant. Les professionnels du secteur en sont à espérer que le confinement débouche sur des séparations et des divorces, pour que la demande de logement augmente, et ce n'est qu'une demi-plaisanterie tant le moral du secteur est bas.
Il y a toutes les chances pour que le marché ne reprenne pas sa course, notamment dans les grandes villes. D'abord parce les acheteurs seront réticents à visiter des biens par peur de s'exposer à la contagion.
En Allemagne, l'immobilier ne s'est pas arrêté pendant le confinement. Outre-Rhin, on a continué à visiter avec des gants et un masque, alors qu'en France, évidemment, on n'en avait pas. Ça va aller mieux à partir du 11 mai. Les grands réseaux d'agence se préparent : gel à l'accueil, masques distribués, vitres en plexiglas, et stylos désinfectés pour signer. Pour les petites agences de quartier, cela sera moins facile. Mais ça n'est pas le seul problème.
Le plus gros frein à la reprise du marché risque bien d'être la situation économique générale. On n'a jamais vu l'immobilier prospérer dans une période où la croissance est négative et où le nombre de chômeurs augmente par centaines de milliers. Au contraire, ce sont généralement des périodes où les prix baissent. D'autant que les taux d'intérêt remontent, modestement mais sûrement.
Or, c'est l'extraordinaire baisse des taux, dans les années récentes, qui a été le carburant principal du marché immobilier en France. Sans compter que les banques, déjà exposées aux faillites des entreprises et aux difficultés de paiement des particuliers, vont être beaucoup plus sélectives dans l'attribution des crédits.
Mais le tableau n'est pas si sombre pour tout le monde. Si vous faites votre premier achat et que vous n'avez pas à vendre, la période est plutôt favorable. Vous devriez avoir de bonnes marges de négociation sur le prix. Et le marché pourrait se différencier. Avec le télétravail, les grandes villes vont peut être voir la pression démographique et immobilière diminuer.
Pour le même prix, plutôt que d'avoir un petit appartement en métropole, certains choisiront d'acheter une maison beaucoup plus loin. La crise sanitaire pourrait être la revanche immobilière des villes moyennes. Autour de Paris, ce sont Évreux, Montargis ou Compiègne, qui avaient été dévorées par Paris et sa croissance.
Mais sera-t-il possible de déménager à partir du 11 mai? Réponse définitive dans quelques heures. Ce qu'on sait dès maintenant, c'est que les déménagements à moins de 100 km devraient être autorisés. Pour les autres, il faudra attester sur l'honneur - on entre dans l'âge d'or des attestations, il va en falloir sans cesse et pour tout - que le déménagement n'est pas reportable.
Reste une inconnue : les rouges vont-ils pouvoir aller chez les verts? En gros, les départements rouges, c'est la région parisienne et l'Est de la France, alors que la France verte, c'est celle d'une très large bande littorale. Le marché de la résidence secondaire, c'est plutôt chez les verts, tout comme les lieux de vacances.
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