CAC40 : les grands patrons ont augmenté leurs salaires de 6%, creusant un peu plus l'écart avec ceux de leurs salariés

Les patrons du CAC40 se sont accordés des hausses de salaire de 6% en moyenne l'an dernier, selon l'étude Proxinvest. En moyenne, le salaire d'un patron d'un CAC40 sur un an est de 7,1 millions d'euros. Cette année, avec l'actualité sociale et les plans de licenciement qui se préparent, ça risque d'être un peu plus difficile à assumer.

Dans ce classement, on retrouve beaucoup de grands noms de l'industrie. Ceux qui risquent d'être obligés d'annoncer des plans sociaux ou des fermetures de sites dans les prochains mois, malheureusement. Comme cette filière chimie de Grenoble qui risque de perdre des emplois. Parmi les géants du secteur basé là-bas, vous avez Solvay. 

Son PDG occupe la deuxième place du classement avec une rémunération globale, salaire, bonus, stock-option, avantages en nature de 22 à 23 millions d'euros. Dans le fond, ça n'a pas de rapport avec les difficultés de l'industrie chimique en Isère. Il a bien géré son entreprise, mais un tel salaire face à l'angoisse de ses salariés, c'est difficile à défendre.

Des salaires déconnectés

Autre nom qui attire l'attention, un habitué de la polémique sur son salaire, Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, l'ex-Peugeot Citroën. Les salariés ont hurlé, les politiques ont grogné, les actionnaires ont râlé, mais il a quand même touché 17,8 millions d'euros selon Proxinvest. Pourtant, l'action a dévissé de 33% sur un an à la bourse et l'avenir social est morose. 

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Quand il était venu sur RTL, il avait refusé de dire s'il allait licencier ou fermer des sites. On redoute effectivement l'annonce de fermeture de deux usines dans les prochains mois en France. Ces salaires sont déconnectés surtout que le ministre de l'Industrie lui-même dit qu'il va y avoir de nouveaux plans sociaux dans les grands groupes de l'industrie. Un patron du CAC gagne en moyenne 95 fois plus que ses salariés. C'est un siècle de plus de salaire tous les ans. Ça n'est pas acceptable d'avoir un tel écart.

Une faille qui se creuse entre salariés et patron

Les salaires des patrons du CAC40 ont augmenté de 6% cette année contre 4% pour les salariés. L'écart n'est pas si grand que ça, mais la différence, c'est l'inflation. En 2023, elle a été de 4,6% selon l'INSEE. Ça signifie qu'avec une hausse de 6% vous gagnez en pouvoir d'achat et avec 4% votre salaire évolue moins vite que les prix. 

La jonction est assurée par l'État, qui fait donc la jointure de fin de mois en payant la facture de gaz, d'électricité et une partie du plein d'essence, c'est ce qu'on a connu avec le bouclier. C'est quand même assez cocasse d'entendre ces mêmes dirigeants d'entreprise dire aujourd'hui que l'endettement de la France est scandaleux. 

On ne va pas plafonner les salaires de patrons parce qu'on perdrait les meilleurs, mais on peut donner plus de pouvoir aux actionnaires en Assemblée Générale pour empêcher des hausses de salaires trop importantes. Depuis 2008, le salaire des PDG du CAC a augmenté de 44%. L'inflation, elle, n'a progressé que de 26% en 15 ans. Une faille se creuse entre les patrons du CAC et leurs salariés, entre ces dirigeants de grands groupes et les patrons de PME et une faille, ça peut finir en tremblement de terre.