Quel est le profil de ces Britanniques qui veulent rompre avec l’Europe ? Il s’agit, en gros, de la moitié du corps électoral britannique. Ils sont plutôt âgés : chez les plus de 60 ans, les partisans de la sortie sont majoritaires. À l'inverse plus on descend en âge, plus la proportion de votants pour l’Europe est élevée. Au point que ceux qui souhaitent rester en Europe comptent beaucoup sur les inscriptions massives de jeunes électeurs, ces derniers temps, pour obtenir la majorité jeudi prochain. Ce sont aussi plutôt des hommes (les femmes sont majoritairement européennes) et plutôt des gens avec un niveau de diplôme faible. Globalement, le partisan du Brexit est un homme, il a plus de 60 ans et il est peu diplômé.
Il y a des différences considérables selon les régions du Royaume-Uni. Il y a trois régions massivement pro-Europe. La région de Londres, tout d’abord, où vivent plutôt les jeunes et plutôt les diplômés et plutôt les favorisés. L’Écosse indépendantiste ensuite, qui ne veut pas être assujettie à un Royaume-Uni sorti de l’Europe, parce qu’elle redoute le tête-à-tête avec Londres. Et l’Irlande du Nord, pour des raisons très voisines. À l’inverse, le Yorkshire ou les Midlands sont pour la sortie.
La clé de répartition est assez simple. Si l’on élimine le biais indépendantiste qui affecte les Écossais, les régions riches votent pour l’Europe, les pauvres contre. Avec une mention particulière pour les régions agricoles, comme celle des Lacs (la Cumbria, juste en-dessous de l’Ecosse), massivement pro-Brexit à cause de ses éleveurs de lait qui subissent une crise sans précédent. Il y a aussi l'Est-Anglie (Norfolk, Suffolk, Essex), où l’immigration a fortement augmenté.
Il y a en fait deux Angleterre. La frontière entre les deux est essentiellement sociale. C’est la principale ligne de partage. Ceux qui profitent de la reprise britannique, parce qu’ils ont les diplômes et les revenus suffisants, veulent rester dans l’Europe. À l’inverse, dans le camp des contre, il y a l’armée des ombres des petits retraités qui vivotent, la classe moyenne déclinante et déclassée, qui craint de perdre son emploi, qui n’a pas vu son salaire augmenter alors que les prix de l’immobilier ont continué leur course folle, celle des contrats flexibles.
L’une de ces deux Angleterre veut de la liberté, et l’Europe la lui offre, alors que l'autre veut de la protection, de la souveraineté, voire du nationalisme, des frontières, ce que l’Europe rend impossible.
Finalement, les partisans du Brexit, ce sont les électeurs des partis populistes. Ce sont les mêmes que ceux qui votent Donald Trump aux États-Unis, ou qui votent Le Pen en France. Ce sont pour un bon nombre les mêmes que ceux qui ont élu la nouvelle maire de Rome, du Mouvement des cinq étoiles. Les mêmes qui voteront pour Podemos en Espagne, dans quelques jours, lors des élections législatives. On les appelle improprement "populistes".
C’est en réalité un bloc assez hétérogène, mais leur point commun, c’est le sentiment que l’économie ne tourne pas pour eux, mais au profit d’une minorité, dont les intérêts sont défendus par les partis politiques traditionnels. Au fil des élections dans nos pays, ils pèsent de plus en plus lourd.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte