Brexit : "Cette bataille prouve qu'en matière politique, il n'y a pas de divorce heureux", affirme Alain Duhamel

Dans trois jours, les Britanniques devront voter pour savoir si oui ou non, le Royaume-Uni restera dans l'Union européenne. Les sondages sont extrêmement serrés avant le référendum sur le Brexit et prouvent que le pays est divisé en deux. D'un côté, il y a "une Angleterre traditionaliste qui n'a jamais aimé l'Europe, qui  a tout fait pour l'empêcher de naître, tout fait pour ne pas y aller. Cette Angleterre-là est attachée à sa souveraineté, à ses traditions, à sa monarchie", explique Alain Duhamel. L'éditorialiste précise que cette Angleterre-là croit, à tort, "que le fait d'être totalement indépendante, en apparence, ça donne une marge supplémentaire de négociation". Mais cette Angleterre est également "tétanisée" par l'immigration. Thème phare de la campagne, qui a provoqué bon nombre de fausses informations. "C'est l'Angleterre particulariste, insulaire, avec un petit complexe de supériorité vis-à-vis du Continent", estime Alain Duhamel. 

D'un autre côté, les pro-européens "viennent de trouver, avec l'assassinat de Jo Cox, ce qui leur manquait le plus : des sentiments, une émotivité et un peu de passion", juge Alain Duhamel. Car depuis toujours, les anti-Brexit ne sont pas à court d'arguments rationnels. Ces derniers souhaitent avoir de l'influence sur le Continent et "le meilleur moyen de l'être, c'est évidemment d'y être". "Ensuite, ils savent que seule, l'Angleterre ne pèserait pas grand chose ni sur le plan militaire, ni sur la diplomatie, ni sur le plan des négociations commerciales". Pour Alain Duhamel, "on a le sentiment que d'un côté, il y a d'un côté l'Angleterre attachée à son passé, de l'autre l'Angleterre qui croit en son avenir".