"Bonus réparation" pour le textile : cette aide est-elle vraiment suffisante ?

L'industrie du textile est l'une des plus polluantes au monde. Deux tiers de nos vêtements dans nos armoires ne sont jamais portés, selon une étude de l'agence de la transition écologique. Un tiers est donné ou recyclé, le reste finit bien souvent à la poubelle.

Pour tenter de corriger le tir, le gouvernement a lancé le 7 novembre, le "bonus réparation" textile. Une aide qui s'appuie sur le modèle de ce qui existe déjà pour l’électroménager. Ce bonus sera compris entre 6 et 25 euros, selon les réparations à effectuer. Il faudra compter 7 euros pour refaire un talon par exemple et de 10 à 25 euros pour une doublure.

Son usage sera simple, assure le gouvernement, avec des réductions directement appliquées sur la facture de réparation. La seule condition pour bénéficier de ces remises, c'est que les ateliers de couture et les cordonniers soient labellisés par l'éco-organisme Refashion, qui pilote le fond doté de 154 millions d'euros.

Une aide qui ne semble pas suffisante au vu de la réalité environnementale et économique selon Julia Faure, coprésidente d'Impact France (un réseau d'entrepreneurs voulant promulguer des objectifs sociaux et environnementaux). "Il y a un frein par rapport à la différence entre le prix de réparation et le prix du neuf. Si le prix de la réparation est supérieur à un tiers du prix du neuf, personne ne va aller faire réparer son vêtement."

Des travailleurs sous-payés

L'autre problème sous-jacent de la consommation excessive de vêtements, est le salaire trop faible des ouvriers du textile. Le coût de main d'œuvre étant moins chère dans les pays en développement, la majorité des usines y sont implantées.

Seulement, les géants industriels profitent de cette position de force : "Au Bangladesh, le salaire dans les usines est d'environ 100 euros par mois. On pourrait se dire que c'est peut-être suffisant pour vivre dans ce pays, mais ça n'est pas le cas. Les ONG ont calculé que ces 100 euros représentent 25 % de ce qu'il faudrait gagner pour avoir une vie décente. Ce sont des salaires de misère, qui maintiennent les gens dans la pauvreté", affirme Julia Faure.

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