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Une boutique de vêtements (illustration)
Crédit : Alain JOCARD / AFP
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Le monde est en feu, Gaza, l’Ukraine, et l’État français s’occupe de mettre en place une subvention pour faire repriser vos chaussettes. L’objectif est bien sûr louable, éviter la surconsommation de vêtements et entrer dans l’économie dite circulaire. Mais la mise en place témoigne une fois de plus de la démence administrative française.
Si vous avez un vêtement à recoudre ou des chaussures à ressemeler, vous pourrez aller dans l’un des quelque 600 réparateurs homologués – ils ont dû déposer un dossier auprès d’un organisme ad hoc. Et vous profiterez alors d’une réduction comprise entre 6 et 25 euros, selon un barème très détaillé.
7 euros pour un trou dans votre pantalon, 18 euros pour une nouvelle semelle en gomme… Pour les fermetures Éclair, ça dépend de la taille. La braguette, 8 euros, mais attention, grande braguette, plus de 20 cm, on passe à 15 euros... Il n’y a pas moins de 14 réductions différentes. L’argent qui vous est déduit sera reversé plus tard au réparateur.
Avec toujours le même effet pervers : les réparateurs vont augmenter leurs prix. Exactement comme les allocations logements pour les étudiants ont fait grimper le loyer des chambres.
C’est toute la beauté du système, circulaire lui aussi. Le fonds est alimenté par une éco-contribution, c’est-à-dire une sorte de taxe, qui frappe les vêtements neufs, et qui sera recyclée dans le recyclage. Et là, ça se gâte. Le système existant ne comprend pas moins de 104 taxes différentes, pour 104 types de vêtements ou de chaussures.
Il y a par exemple six types de pyjamas, dont les taxes vont de 0,0273 euro à 0,0598 euro. Les bas pour les femmes ne sont pas taxés comme les bas pour homme, les couvertures et les parures de lits ont des taux différents. Les T-shirts sont taxés différemment selon qu’ils sont destinés à un moins de 14 ans ou à un plus de 14 ans. Honnêtement, c'est du délire.
C’est un éco-organisme, c’est comme cela qu’il s’intitule, celui de la filière textile, habillement et chaussures, il s’appelle Refashion. Il collecte et reverse, non seulement au consommateur, mais aussi aux entreprises vertueuses, celles qui, pour leur fabrication de vêtements, utilisent des matériaux recyclés récupérés à proximité. Bien évidemment, le législateur s’est appliqué à définir cette proximité, dans un arrêté du 22 novembre 2022.
Il y est précisé que : "La prime est octroyée lorsque l’ensemble des étapes de tri, préparation au recyclage et de recyclage des déchets par incorporation des matières qui en sont issues, y compris l’effilochage, le défibrage et le filage, s’effectuent dans un rayon d’au moins 1.500 kilomètres depuis le point de collecte des déchets".
Et si la traçabilité n’est pas possible ? Le législateur y a pensé, et a prévu une procédure simplifiée. Pour obtenir la prime, il faut alors que les matériaux proviennent de moins de 1.000 kilomètres par rapport au barycentre de la France, le décret en précise même les coordonnées de ce barycentre : longitude 46° 29′ 38′′ Nord, latitude 2° 36′ 10′′ Est. Vive l’économie circulaire !
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