Blackout tattoo : le tatouage minimaliste tout en noir
Nouvelle tendance de recouvrement, le blackout tattoo puise son art dans le tracé de surfaces noires sur une partie du corps. Un minimalisme assumé qui affole la toile.
Le tatoueur à succès Tin-Tin qualifie le tatouage comme étant le dixième art. En effet, tout comme l'art, la pratique ne finit jamais d'évoluer et de se réinventer. On a pu le voir avec la nouvelle tendance appelée Blackout tattoo. "Black out", puisque le principe est de se recouvrir une partie du corps à l'encre noire. Le résultat est époustouflant et très artistique. Le tatoueur singapourien Chester Lee est considéré comme le pionnier du mouvement. C'est avec lui que la tendance a été mise sur le devant de la scène.
Une photo postée sur le compte Instagram de l'artiste tatoueur a provoqué l'engouement des internautes et récolté plus de 7.000 likes en quelques jours. Sur le cliché on y voit sa dernière oeuvre effectuée sur Linjojo'z, une jeune singapourienne, et le résultat est spectaculaire. Cette dernière a affirmé sur son propre compte qu'elle "aime juste l'idée d'avoir des parties de mon corps noircies". La jeune femme s'est en effet entièrement tatouée le bras et le torse en noir pour couvrir d'anciennes pièces
Le Blackout tattoo n'est pourtant pas une nouveauté. Dans son salon Oracle Tattoo à Singapour, Chester Lee propose ce type de tatouage depuis cinq ans. Il a été suivi de près par les studios londoniens Northside Tattooz et Second City Tatto Club. Dans une interview accordée au média Mic, le tatoueur singapourien explique que "les gens commencent à comprendre que le noir est plus agréable à regarder et dure plus longtemps. Le goût pour les surfaces noires s'acquière avec le temps".
Sur la toile, la pratique est devenue un véritable phénomène. En à peine une semaine, le hashtag #blackouttattoo a dépassé les 1.900 références. De nombreuses photos d'adeptes inondent désormais les réseaux sociaux donnant une ampleur significative à la technique.
Une méthode artistique pour recouvrir d'anciens tatouages
Chester Lee explique qu'à l'origine, le Blackout tattoo était pratiqué pour recouvrir d'anciens tatouages. C'est en effet une alternative artistique au laser qui enlève l'encre mais peut laisser des cicatrices. L'intervention médicale est aussi très onéreuse et douloureuse. Il faut compter en moyenne 200 euros par séance. Le Blackout tattoo est néanmoins un travail de longue haleine qui nécessite des heures de conception. Chester Lee confie aussi que le tatouage reste éprouvant mais que le jeu en vaut la chandelle. Le final est profondément plus esthétique que les cicatrices laissées par les séances de laser.
Le fondateur du salon de tatouage Sang Bleu, Maxime Buchi explique au journal The Guardian que "les tatoueurs et les clients ont commencé à voir les limites esthétiques du recouvrement traditionnel. On voit toujours qu'il y a quelque chose en-dessous. Je recommande le blackout tattoo, cela fonctionne très bien".
La tendance, minimaliste, fait échos à l'expression "less is more" (moins c'est mieux) que l'on voit de plus en plus dans la mode et le design. Bien que le Blackout tattoo s'appuie sur la simplicité des lignes, on observe un désir d'aller plus loin autant chez les artistes tatoueurs que chez les tatoués, certains se recouvrant la quasi totalité du corps. "Les jeunes clients sont maintenant habitués aux tatouages et beaucoup d'entre eux optent pour des formes plus extrêmes" souligne Maxime Buchi.
Les origines
Le Blackout tattoo trouve ses origines dans les tatouages polynésiens et tribaux. Les pièces polynésiennes et tribales font en effet office de point de départ dans l'avènement des dessins géométriques et imposants. Dans la culture Maori, hommes et femmes se tatouent certaines parties du corps (visage, bras, jambe, torse, dos...). Il porte une symbolique forte et plusieurs significations. Par exemple, il représentait le rang social, la force chez les homme et les femmes le portaient plutôt comme un bijou éternel.
Aujourd'hui, les tatouages tribaux et polynésiens sont totalement démocratisés et remis au goût du jour. Bien que le côté esthétique soit privilégié, certains s'accrochent encore à l'héritage culturel.
