C'est une affaire qui mobilise le gouvernement français. Airbus Helicopters attaque la Pologne devant un Tribunal arbitral. Tout dans cette affaire ressemble à un roman d’espionnage avec ses manipulations, ses contrats avortés et son lot de magouilles politiciennes.
En 2016, le dossier ouvert en 2012 pour une commande de 50 appareils pour une valeur de 3,2 milliards est théoriquement bouclé. L’appel d’offre a été remporté par Airbus Helicopters face à ses concurrents italiens et américains. Il ne manque que les dernières signatures complémentaires.
C’est à ce moment que les dirigeants d’Airbus découvrent qu’ils se sont fait baladés dans les grandes largeurs : les dernières négociations sont un faux nez. Le nouveau gouvernement populiste aux commandes à Varsovie annule tout.
Ce revirement aussi brutal n'est pas à cause de l’appareil : il avait été sélectionné au terme de tests comparatifs par le militaires polonais. Certainement pas faute de contreparties industrielles : Airbus s’était engagé à massivement investir dans la filière aéronautique polonaise. Pour un montant équivalent à la valeur du contrat. Avec en prime la création de 3200 emplois.
Les populistes polonais sont passés du protectionnisme commercial au protectionnisme électoral
Christian Menanteau
La véritable raison est de pure cuisine politique. Le parti Droit&Justice arrivé au pouvoir en Pologne avant la clôture définitive du dossier a voulu faire un exemple en balayant un contrat engagé par ses prédécesseurs pro européen. Il a dans la foulée favorisé les concurrents d’Airbus qui sont opportunément implantés dans des circonscriptions qu’il domine électoralement.
Avec cette carambouille, les populistes polonais sont passés du protectionnisme commercial au protectionnisme électoral. Un véritable camouflet pour la France. Il faut garder en mémoire notre refus de livrer des navires Mistral déjà payés par la Russie à la demande expresse de Varsovie et de l’Ukraine. Et que d’une façon générale, la Pologne boude nos productions qui ne pèsent que 6% de ses achats extérieurs.
Tout cela va alimenter la
défiance de Paris vis-à vis-d’un pays qui est souvent qualifié de passager
clandestin de l’Union. La Pologne bénéficiera de 85 milliards d'euros d’aides
structurelles entre 2014 et 2020. La plus grosse enveloppe versée par
Bruxelles. Il va donc falloir s’attendre à une mise à plat des relations entre
ce pays et l’Union européenne. Le rendez-vous est déjà fixé : 2020. À cette date, le
programme d’aide à la Pologne sera renégocié.
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