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"70% des Français ont l'impression de s'être appauvris sous le quinquennat Hollande"
ÉDITO - Une majorité de Français pensent qu’ils vivent moins bien qu’il y a cinq ans : c'est le constat d’un sondage pour "Les Échos" et l'Institut Montaigne.
Christian Menanteau
Crédit : Romain Boé / SIPA / RTL
La compilation des derniers indicateurs sur l'état de notre économie montrent une amélioration certes modeste mais réelle ces deux dernières années. Sur le plan social, le chômage est revenu à son niveau de 2007. Et même si ce n’est pas glorieux, c'est, là encore, une réelle inversion de tendance. Cela étant, on peut tout à fait comprendre que les Français soient mécontents de l'évolution de ces cinq dernières années : nous n'avons quasiment tiré aucun profit d'un environnement économique et financier international particulièrement favorable.
Un coût de l'énergie très faible, des taux d’intérêt historiquement bas avec des crédits abondants et un euro dévalué vis-à-vis du dollar : c’est certainement ce hiatus qui fait que sur la compétitivité, l'emploi, les impôts, le pouvoir d’achat, les déficits et les inégalités (les jugements négatifs) dépassent la barre des 50%.
Les avis favorables de ce quinquennat sont rares. Seuls deux grandes évolutions rencontrent des avis franchement positifs. Le premier, c'est l’amélioration de l'accès au numérique. Le second, c'est l'environnement. Deux éléments importants, mais qui ne suffisent pas à faire pencher la balance du bon côté. D'autant que les Français, qui sont par tradition collectivement pessimistes mais individuellement plus sereins, affichent au terme de ce quinquennat un moral globalement dans les chaussettes. Le poids de dix années successives de morosité est, à l'évidence, devenu très lourd à porter.
Du ciel bleu dans ce coup de blues collectif
Ce sondage est intéressant car notre coup de blues collectif, qui est l'élément le plus commenté, masque, si l'on n'y prend garde, un joli coin de ciel bleu. Il s'esquisse autour de deux appréciations qui remontent le moral. La première, c'est que la jeunesse est plus optimiste que la moyenne des Français. Ils sont un sur deux à considérer que leur situation va s'améliorer rapidement. Leurs parents ne sont que un sur cinq dans ce cas.
La seconde, c'est que nous sommes sept sur dix à estimer que notre pays a tous les atouts pour rebondir. La France serait donc un gigantesque Rubik's cube qui doit simplement aligner ses forces dans le bon ordre comme on réordonne les palettes de couleurs du jeu. Avis aux candidats à l'Élysée.
