C'est un témoignage rare que peu de mères ont osé livré. Ali Leonardi, une jeune maman, a raconté pourquoi elle a abandonné sa fille de presque 4 ans, dimanche soir dans l'émission "Sept à huit" sur TF1. Dès son accouchement, elle a ressenti qu'elle serait incapable d'aimer comme une mère. "J’ai l’impression d’avoir accouché pour quelqu’un, d’être une mère porteuse. Pourtant on m’avait promis que je ressentirais le vrai amour, mais pas du tout", confie-t-elle.
La jeune femme, qui a été maltraitée dans son enfance, dit n'avoir pas voulu prendre le risque de reproduire ce qu'elle avait vécu avec sa sœur et son frère. "C’était déjà arrivé qu’on soit juste avec notre serviette de bain sur le palier, en plein hiver. J’ai toujours eu peur de reproduire ce que ma mère avait fait avec nous. Je ne voulais pas devenir comme elle", raconte-t-elle.
Elle tombe enceinte, une grossesse non-désirée, et pense à avorter. Mais sa mère la persuade de garder l’enfant. Rapidement, cette jeune mère n’arrive pas à se faire à son nouveau rôle et perd patience face aux cris et aux pleurs de son bébé. "Je la laisse seule pendant des heures, dans sa chambre. Je ne devrais pas parce que je devrais pouvoir la prendre, la rassurer et lui dire que je serais là pour elle, que je l’aime. Mais je n’arrive pas et je préfère la laisser pleurer", décrit-elle, des sanglots dans la voix.
Ali Leonardi prend alors des médicaments et tente de mettre fin à ses jours. Elle écrit une lettre où elle demande que sa fille soit placée. Quelque temps plus tard, les services sociaux viennent chercher la petite Nina pour la placer temporairement dans une famille d’accueil. "Je m’effondre, pour moi je suis un monstre et la personne la plus horrible qui existe sur Terre. J’ai l’impression de l’avoir détruite."
La jeune femme voit dès lors sa petite fille deux fois par semaine, mais elle "n’arrive pas" à lui donner des marques d’affection. "Dès que la porte s’ouvre et que la famille d’accueil entre, elle est hyper joyeuse. Comme je ne la vois pas avec moi", constate-t-elle. Et la conclusion s’impose, selon elle : "Je ne suis tout simplement pas faite pour être mère."
Face à ce constat, elle engage une procédure pour un placement définitif. "Je l’aime mais pas comme j’aurais aimé pouvoir l’aimer. C’est plus de l’amour pour un enfant qu’on m’avait confié. Je n’ai pas l’impression de l’aimer assez pour être sa maman", dit-elle.
Depuis la fin de la procédure, Ali Leonardi n’a plus de droit légal sur sa fille. "Je n’ai plus le droit de demander de nouvelles, je dois rester bien à l’écart et je le respecte", assure-t-elle. Mais la jeune femme l’avoue : elle aimerait que sa fille cherche à la retrouver plus tard, si elle le souhaite.
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