Chaque année, alors que le froid n'est pas tout à fait installé, des gens, que nous nommerons les "Noëliens", rodent. Ils furètent dans les maisons, ils furètent dans les placards, hésitant encore, ils se demandent : "A-t-on déjà le droit ?" Alors, petit à petit, ils sortent ce plaid chaud qui languissait dans une armoire, ce mug rouge et blanc qui attendait sagement derrière les verres à moutarde de la Reine des neiges.
Puis viens le premier chocolat chaud, le premier pull de Noël sur lequel des rênes obèses, tricotés par des manchots daltoniens, volent péniblement. Puis, extase, les premiers films de Noël, véritable cimetière de comédiens américains en mal de visibilité, au scénario écrit par des stagiaires. Alors ces anonymes, sans tout à fait l'assumer pleinement, se vautrent dans un canapé à crédit, dans un pyjama tue-l'amour en pilou-pilou.
Toutes ces histoires de Noël, ces décorations, cette nourriture, nous aident à échapper au quotidien, pour en créer un autre, plus "instagramable", plus nostalgique de nos Noëls passés.
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