Il y a six ans, les coups de matraque pleuvaient. Yoann Barbereau commençait son calvaire à la centrale d'Irkoutsk en Sibérie. Aujourd'hui, celui qui vit désormais à Douarnenez, dans le Finistère, montre à nos confrères de l'Obs, sa carte de détenu, une carte de bagnard qui semble sortir des livres d'histoire. Sur la photo, il est blême, visage enflé parce qu'il avait été tabassé la veille par des gardiennes ivres.
Quelques jours plus tôt, celui qui dirigeait alors l'Alliance française d'Irkoutsk est chez lui en pyjama. Sa fille de 5 ans mange des céréales. Il descend à la voiture chercher les valises de sa femme qui rentre de voyage quand deux hommes cagoulés apparaissent dans l'escalier et le plaquent au mur. Son appartement est fouillé, lui jeté dans une camionnette, sac en tissu noir sur la tête.
Il apprend ensuite qu'il est accusé de diffusion d'images pédopornographiques. Le FSB a monté contre lui un dossier aberrant. Les services russes l'accusent d'avoir posté sur Internet une vidéo montrant des enfants se faire violer. Vidéo qu'il aurait postée alors qu'il avait déjà été arrêté.
Une manœuvre courante en Russie. Yoann Barbereau se savait surveillé par les services secrets comme n'importe quel dignitaire étranger. Aujourd'hui encore il ne sait pas vraiment pourquoi on l'a arrêté, peut-être était-il trop proche du maire, communiste et plus ou moins opposant au parti de Poutine. "Ça ressemble à un film absurde, mais la Russie est un film absurde" commente un connaisseur dans les colonnes de l'Obs.
Dans les geôles de Sibérie, son livre qui vient de paraître, Yoann Barbereau raconte comment lui, jeune Français candide s'est mué en héros de roman d'espionnage. Après deux mois et demi de prison, deux semaines en hôpital psychiatrique, il obtient une libération conditionnelle.
Des agents sont postés en bas de son appartement. Barbereau, lui prépare sa fuite. En septembre 2016, il couvre son bracelet électronique de papier aluminium, met son téléphone portable dans un minibus, cache chez lui un GPS indiquant un départ vers la Mongolie et part à l'opposé vers Moscou. Une cavale de quelques jours, il se réfugie ensuite à l'ambassade de France. Il reste cloîtré là-bas une année.
Les services secrets jugent impossible de l'extrader, alors il décide de s'évader seul, encore une fois. Au culot. Il passe la frontière estonienne à pied, de nuit, dans les marais boueux. Quelques heures plus tard, il est à Roissy, enfin libre...
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