Mis en examen pour agressions sexuelles dans le Morbihan, un médecin continue d’exercer en Vendée

Il est sous contrôle judiciaire depuis plus d’un an, interdit d’exercer sa spécialité d’ORL. Pourtant, ce médecin de 58 ans, mis en examen en 2023 pour des faits d’agressions sexuelles présumées dans le Morbihan, continue aujourd’hui d’exercer en tant que médecin du travail en Vendée.

Originaire de Vannes, là même où se déroule actuellement le procès du docteur Joël Le Scouarnec, ce praticien est visé par six plaintes déposées entre 2014 et 2024. Six anciennes patientes dénoncent des "gestes déplacés", des palpations jugées inappropriées et des remarques à caractère sexuel. Lui conteste toute forme d’agression. Son avocat, Me Olivier Cuespel du Mesnil, évoque "des gestes médicaux pouvant être interprétés différemment selon les personnes".

S’il ne peut plus pratiquer en tant qu’ORL, l’homme officie désormais comme médecin du travail à Fontenay-le-Comte, en Vendée. Une situation qui indigne Me Iannis Alvarez, avocat d’une des plaignantes et avocat de la victime de Joël Le Scouarnec  : "Ce n’est pas juste un médecin qui donne des conseils aux ressources humaines. Il effectue aussi des examens cliniques. C’est inquiétant. Il y a une forme de banalisation, comme si six plaintes ne suffisaient pas à alerter."

Plus troublant encore : l’organisme de santé au travail qui l’emploie déclare ne pas avoir été informé de sa mise en examen. Une faille qui interroge sur les circuits de communication entre justice et institutions médicales. L’instruction se poursuit. Le médecin reste, pour l’heure, présumé innocent. Mais la question demeure, comment garantir la sécurité des patientes lorsqu’un praticien mis en cause continue d’exercer au contact direct du public ?

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