"Un manque de confiance envers la Sécurité sociale" : de plus en plus de praticiens pratiquent le dépassement d'honoraire

Les trois quarts des spécialistes qui s'installent aujourd'hui pratiquent le dépassement d'honoraires. C'est 10 % de plus qu'en 2017, selon un rapport publié par l'Assurance maladie. Désormais, plus de la moitié des spécialistes exercent en secteur 2, un statut qui permet de facturer une consultation plus chère que le tarif fixé par la Sécurité sociale.

Les praticiens les plus concernés sont les chirurgiens, les gynécologues et les ORL. Le montant de ces dépassements augmente aussi, plus 5 % par an. Mais pour Patrick Gasser, président du syndicat Avenir Spé, la pratique reste justifiée : "Il y a un manque de confiance des professionnels envers la Sécurité sociale qui n'arrive pas à suivre l'évolution des tarifs. On a des coûts croissants aussi. On a le coût des nouvelles technologies que nous mettons en place dans nos propres cabinets."

Mais pour les patients, tout cela est synonyme de reste à charge important. Pour une prothèse de hanche, les dépassements d'honoraires s'élèvent par exemple à 630 euros en moyenne. Les mutuelles, de leur côté, ne remboursent que 40 % de ces dépassements.