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Un journaliste de RTL devient pisciculteur le temps d'une journée

PODCAST - Tout au long de l'été, les reporters de RTL testent un métier le temps d'une journée. Dans cet épisode, Patrick Tejero, correspondant dans la région de Toulouse, se glisse dans la peau d'un pisciculteur.

Emilien Nouals (à droite), pisciculteur, en pleine manoeuvre dans sa pisciculture de Haute-Garonne.

Crédit : Patrick Tejero / RTL

Patrick Tejero - édité par Mathieu Terzaghi

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La pisciculture des Viviers du Comminges est posée au pied des Pyrénées, à Antignac, en Haute-Garonne, au fond de la vallée de Luchon. Là-bas, les nuages s'accrochent à la montagne, l'eau circule d'un bassin à l'autre. Les libellules se tiennent éloignées des plans d'eau agités par les remous des truites et des saumons. C'est dans ce lieu féérique que se niche une exploitation tenue par un passionné.

La culture bio et artisanale d'Émilien Nouals, pisciculteur à la stature haute et solide, est entretenue dès huit heures du matin : "Il y en a un qui nettoie les grilles, pour s'assurer que tous les poissons vont bien, que les bassins sont bien oxygénés, et ensuite on va nourrir les différents bassins".

Observer, puis nourrir, voilà la mission quotidienne. Les poissons sont alimentés par des granulés spécifiques à chaque espèce et à chaque stade de développement. Les bassins des plus petits poissons sont protégés par des filets pour éviter le braconnage des hérons.

Photographie de la pisciculture d'Emilien, au pied des Pyrénées, dans les Viviers du Comminges.

Crédit : RTL / Tejero

Un "retour aux sources"

Après une carrière de dix ans dans la grande distribution, dans laquelle il était directeur de magasins de jouets, Émilien a repris la pisciculture familiale. Ce dernier s'en amuse : "C'est un retour aux sources". En effet, il court autour de ses bassins depuis tout petit, alors quand ses parents ont décidé d'arrêter, prendre la relève a été une évidence pour lui. Mais ce n'était pas chose aisée : tout avait été détruit par l'inondation de 2013. Alors, il s'est retroussé les manches et a tout reconstruit lui-même.

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Pour Émilien, la principale qualité d'un pisciculteur, c'est la débrouillardise et la rapidité d'intervention, car les poissons sont fragiles et demandent une attention de tous les instants.


Jordan, 26 ans, est le seul employé du patron. Celui qui s'occupe de moi a choisi ce métier en raison de son amour pour la pêche et pour la vie en montagne, un cadre qu'il apprécie beaucoup.

Dès qu'il s'approche des bassins avec son seau de dix kilos de granulés, les poissons s'agitent en surface, affamés, voraces. C'est impressionnant : d'un coup de poignet précis, il lance la nourriture sur l'ensemble de la surface du bassin pour que tous les poissons puissent se rassasier.

Des truites.

Crédit : Patrick Tejero / RTL

En ce jour d'immersion, le pisciculteur doit préparer une commande de 200 truites passée par une Association pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP) de Toulouse. Il a une production bio et commercialise en circuit court. Les truites pêchées se retrouvent le lendemain dans l'assiette des clients toulousains.

Pour l'aider à pêcher les truites au filet, il peut aussi compter sur Eliott, lycéen stagiaire. Il rêvait d'être marin-pêcheur, comme son grand-père. Mais ce dernier lui a expliqué que la surpêche et la raréfaction de la ressource allait compliquer la tâche. Avec sagesse, le petit-fils a suivi ses conseils, et a décidé d'apprendre à élever les poissons, une façon pour lui de protéger la nature.

Un métier précaire et épuisant

Émilien raconte son métier prenant aux journées très longues et peu rémunératrices. Il peut terminer certaines journées à 22 heures, avec les commandes à réceptionner. Après neuf années d'activité, il arrive à se rémunérer au Smic depuis deux ans seulement.

Son employé, Jordan, a fait un bac pro aquaculture, spécialisé en gestion et maitrise de l'eau, suivi d'un BTS dans un lycée agricole de Lozère. Il gagne également le Smic, ce qu'il considère être un bon salaire pour une profession agricole.

Mais Émilien est son propre patron. Il tient absolument à conserver une activité artisanale, respectueuse de cet environnement protégé, indispensable à son métier. Dans un monde frappé par le dérèglement climatique, les métiers de la pêche et de la pisciculture évoluent, et les travailleurs dans ces domaines sont obligés de s'adapter.

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