Fabrice Dapot, apiculteur professionnel, m'emmène à bord de sa camionnette à la découverte d'une partie de ses 300 ruches. Il est basé à Ladoix-Serrigny (Côte d'Or). Nous avons traversé les plaines du pays beaunois, avant de nous arrêter au bout d'un chemin, à la lisière d'une forêt d'acacias.
Il me tend d'abord tendu une épaisse combinaison blanche, qui ressemble étrangement à un uniforme de cosmonaute, pour me protéger des abeilles. "Il faut d'abord passer les jambes, ensuite les bras et bien ajuster la cagoule au visage, qu'elle soit bien tendue pour éviter de se faire piquer sur le bout du nez", rigole le professionnel.
Il faut ensuite enfiler plusieurs couches de gants en plastique sur les mains et surtout allumer l'enfumoir. Ce petit objet qui dégage une fumée blanche permet de calmer les abeilles pour faciliter la récolte. Avec tout cela, mon accompagnateur du jour m'a promis que je ne serais pas piqué.
Nous entrons alors dans la forêt pour rejoindre les ruches, à pied, situées à une cinquantaine de mètres, cachées derrière les broussailles. Fabrice Dapot m'apprend alors comment récolter le miel. Il enlève le toit d'une première ruche pour laisser apparaître les rayons, tout blanc, gorgés de miel.
"À leur vol, je sais si les abeilles sont calmes ou énervées. En ce moment, elles tournent parce qu'on les dérange mais elles ne cherchent pas forcément à nous agresser", précise-t-il.
Les gestes à effectuer sont assez simples mais il faut être minutieux. Avec une petite balayette, on chasse les abeilles qui sont fixées sur chaque rayon, puis, on les place dans un gros sac chargé dans une brouette. Sur une ruche, il est possible de récolter environ 5 à 6 kilos de miel, une quinzaine de kilos pour les plus belles. Le bruit des abeilles est omniprésent et il fait très chaud sous la combinaison.
Âgé de 50 ans, Fabrice a appris le métier grâce à son père, qui était apiculteur à ses heures perdues. Il a d'abord été longtemps ouvrier agricole dans les vignes en Bourgogne, avant de se mettre à son compte il y a une dizaine d'années.
"Quand je suis aux ruches, je suis au paradis. Je travaille dans la nature. Cela m'arrive souvent de dire 'Bonjour les filles' quand j'arrive dans les ruchers. C'est la société communiste parfaite car tout le monde travaille dans un seul but, pour que la famille progresse. Il y a toujours des choses à découvrir", affirme le passionné.
Après 2 heures de travail, nous rentrons à l'atelier. Il s'agit d'un petit hangar situé dans une zone industrielle. Il faut maintenant extraire le miel. Tout est en partie automatisé. L'apiculteur place les rayons récoltés dans une grande machine. Il s'agit d'un extracteur, qui tourne très vite et qui grâce à la force centrifuge, permet de récupérer le miel dans de grandes bassines.
L'objectif est de laisser décanter et maturer la récolte avant de placer le miel dans des pots pour la vente. Il n'y a plus qu'à goûter. "Le miel d'acacias est le plus doux que je produise. Rien qu'à la couleur, on peut voir qu'il est cristallin, très transparent", commente Fabrice Dapot.
Le professionnel produit environ 5 tonnes de miel chaque année, vendus entre 11 et 16 euros le kilo. Mais les dernières saisons ont été très difficiles.
"Dans les années 1980, on récoltait beaucoup de miel sans faire grand chose. Mais désormais, avec les difficultés pour élever les abeilles, on perd beaucoup de colonies, notamment en raison des pesticides, de la sécheresse et du changement climatique", regrette-t-il.
Aujourd'hui, Fabrice Dapot arrive à dégager 1.000 euros par mois, juste de quoi vivre de son métier. Il a réussi à acheter une partie de ses machines grâce à la générosité de donateurs d'un financement participatif.
Pour devenir apiculteur, il n'y a pas besoin de diplôme, il n'y a pas de formation officielle, on apprend tout sur le tas, lors de stages pratiques. Lorsque Fabrice Dapot n'est pas dans ses ruches, il fait régulièrement partager sa passion à des écoliers de la région et fait visiter sa miellerie aux curieux.
Les prochaines portes ouvertes auront lieu les 16 et 17 septembre 2023, au 11 rue des Trois Noyers, Ladoix-Serrigny, 06.12.62.05.09. L'entrée est gratuite.
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