Un ventre proéminent, une maison sans dessus-dessous, un mari attentionné mais très occupé, une fille discrète, un garçon différent... Les premières images de Tully, nouveau film de Jason Reitman en salles ce mercredi 27 juin, s'ouvre sur l'image de Marlo, une quarantenaire enceinte jusqu'au cou de son troisième enfant, jouée par une impeccable Charlize Theron plus que crédible dans ce rôle de mère dépassée par les événements.
Un soir pourtant, alors qu'elle dîne avec son frère quelques jours avant son accouchement, ce dernier lui propose d'engager pour elle une nounou de nuit. Un cadeau de naissance qui pourrait lui changer sa vie et celle de son mari (Ron Livingston). Marlo refuse. Elle n'a aucune envie qu'une étrangère s'occupe de son nouveau né.
Mais la fatigue des nuits d'allaitement et les régulières crises de son petit garçon ont finalement raison d'elle. Marlo cède et fait appel à Tully, une étudiante dynamique, intelligente, avec un attachant sens de la répartie, jouée par Mackenzie Davis, déjà vue dans l'un des meilleurs épisodes de la série d'anticipation Black Mirror.
En plus de ces deux personnages finement écrits par la scénariste Diablo Cody (déjà derrière l'excellent Juno avec Ellen Paige), voici trois autres bonnes raisons de vous rafraîchir dans une salle de cinéma cet été avec cette comédie.
Non, les mères ne sont pas des super women et ce n'est pas Marlo qui dira le contraire. Dans Tully, le réalisateur Jason Reitman et la scénariste Diablo Cody ne montrent pas le personnage de Charlize Theron comme cette image que nous vendent pourtant à tout bout de champs certains médias.
Marlo galère. Sa maison est un vrai bordel, il lui arrive de craquer devant son bébé, elle exprime ses difficultés à retrouver sa féminité avec un époux qui passe ses soirées à jouer aux jeux vidéo plutôt qu'à s'occuper d'elle ou de leurs enfants une fois la nuit tombée.
Mère imparfaite, Marlo n'en est pas moins une femme touchante qui tente tant bien que mal de s'en sortir dans un monde où l'on attend pourtant d'elle qu'elle développe un super pouvoir d'organisatrice-fée-du-logis-et-amante-sexy.
Si vous avez vu Juno (récompensé de l'Oscar du meilleur scénario original en 2008), vous ne devez pas ignorer à quel point la plume de Diablo Cody est drôle et sarcastique. L'écrivaine et scénariste américaine aime s'emparer des représentations stéréotypées pour mieux les exagérer et les tourner en ridicule.
Le couple qui s'en sort à la perfection avec ses trois enfants forcément ultra intelligents et talentueux ? Diablo Cody les rend terriblement barbants. La directrice d'une école privée beaucoup trop consensuelle ? Là encore, la scénariste tape là où il faut pour en faire un personnage méprisable et dépourvu d'empathie. Reste alors Marlo et Tully, deux personnages puissamment attachants aux dialogues finement écrits qui vous écorcheront probablement plusieurs rires tout au long du film...
Dans la plupart des scénarios de films, la nounou est toujours synonyme de problèmes. Elle devient - au choix - folle, meurtrière ou amante de l'époux. Peut-être parfois tout cela à la fois. Avec Tully, il n'en est rien.
Cette nounou est on ne peut plus saine d'esprit. Bienveillante, attentionnée, dévouée, elle est entièrement dédiée à sa mission : rendre la vie de Marlo plus agréable. Mais à quel prix ? Pour le savoir, découvrez le film dès ce mercredi 27 juin dans les salles françaises.
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