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Trêve hivernale : après cinq mois, des milliers de familles de nouveau menacées

Des milliers de familles sont à nouveau menacées d'expulsion alors que la trêve hivernale s'achève ce dimanche soir.

Une femme dénonce le prix des loyers à Paris
Une femme dénonce le prix des loyers à Paris
Crédit : LIONEL BONAVENTURE / AFP
Claire Gaveau & AFP

La trêve hivernale touche à sa fin. Après cinq mois d'interruption, celle-ci est officiellement levée ce dimanche 31 mars, dans la soirée. Dès lors, des milliers de familles sont à nouveau menacées d'être expulsées de leur logement.

En effet, pendant cette "trêve" qui courrait depuis le 1er novembre, un locataire ne pouvait pas être expulsé de son logement, sauf si un relogement décent était prévu pour lui et sa famille ou si les locaux faisaient l'objet d'un arrêté de péril. Des procédures d'éviction ont toutefois pu être lancées.

En 2017, 126.000 décisions d'expulsion ont été prononcées, dont plus de 120.000 pour impayés locatifs (+49% depuis 2001), selon le dernier bilan annuel de la Fondation Abbé Pierre (FAP). La même année, 15.547 ménages ont été expulsés avec le concours de la force publique, dernière étape si aucune solution n'est trouvée. "Un record historique", déplore la FAP.

Près de 300.000 expulsions en dix ans

"La multiplication des expulsions entre en contradiction avec la politique du 'logement d'abord' affichée par le gouvernement", estime la Fondation, en référence au plan de l'exécutif qui vise à favoriser l'accès direct au logement très social.

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"Avec une augmentation de 46 % en 10 ans, ce sont au total près de 300.000 personnes qui ont été effectivement expulsées manu militari au cours de cette décennie", relève la Fondation. En sachant qu'avant même l'intervention de la police, "bon nombre de ménages quittent leur domicile sous la crainte de la procédure ou la pression du propriétaire ou de l'huissier".

Dénonçant "la flambée de loyers", "la spéculation immobilière", "la précarité énergétique", cumulées à "une baisse du pouvoir d'achat des classes populaires et moyennes", les associations exigent que plus aucune expulsion ne se fasse sans solution de relogement. Elles insistent également sur la nécessité de construire massivement des logements sociaux accessibles aux petits revenus et demandent l'encadrement des loyers dans les grandes métropoles.

6.000 places d'hébergement d'urgence pérénisées

La fin du mois de mars marque aussi la fermeture des places d'hébergement ouvertes pendant les mois d'hiver. Les associations estiment à au moins 8.000 le nombre de personnes risquant de se retrouver à la rue à partir de dimanche soir.

Elles s'inquiètent aussi cette année de voir le phénomène amplifié par la possible remise à la rue de centaines de migrants en Île-de-France, si la transformation administrative de leurs centres d'hébergement d'urgence (CHUM) aboutit à les priver d'un lit.

Mercredi 27 mars, le ministère du Logement a annoncé que 6.000 places supplémentaires ouvertes pendant l'hiver, dont 1.400 à Paris, seraient pérennisées, portant à 145.000 le nombre de places d'hébergement pour les sans-abri ouvertes toute l'année. 

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