Le dossier suscite beaucoup de commentaires : la fusion nucléaire. Mais avant de comprendre pourquoi, il faut s'intéresser à ce que c'est vraiment d'un point de vue scientifique. La fusion, c'est l'une des manières dont peut se produire une réaction nucléaire.
Quand on parle de nucléaire, les gens pensent souvent aux réacteurs actuels qui produisent des déchets. Les réacteurs à fusion seraient donc une solution bien plus "propre". Un domaine dans lequel on essaie de progresser. Cela passe par l'installation ITER, que l'on est actuellement en train de finir de construire dans le sud de la France.
La fusion, c'est ce qu'il se passe au cœur du soleil. La technique est de ce fait très alléchante quand on la regarde sur le papier. Cela consiste à prendre des atomes très légers, en l'occurrence des isotopes de l'hydrogène et à les assembler pour faire de l'hélium. Cette transformation dégage une énorme quantité d'énergie. Sauf que pour faire cela, il faut amener la matière dans un état qui s'appelle le plasma, à des millions de degrés. On comprend, en conséquence, très vite que l'on ne peut pas la mettre dans un Tupperware.
Pour pousser à cette réaction, on confine la matière dans un champ magnétique très puissant. C'est pour cela que les réacteurs à fusion, ce sont en fait des tores, en forme de couronne, des endroits creux. Le champ magnétique maintient la matière en fusion à l'intérieur.
Tout cela semble technologiquement possible, des réactions de fusion ont déjà eu lieu dans le monde. Le seul problème, c'est que l'on sait en faire sur des petites durées de l'ordre de quelques minutes. Or, un réacteur industriel doit fonctionner pendant des milliers d'heures. Et ça, on ne sait pas encore faire.
Le temps que l'on fasse un prototype, et que l'on sache construire la manière de convertir la chaleur en électricité, cela nous emmènerait à la fin du siècle avant de pouvoir imaginer que l'on puisse produire de l'électricité à partir de la fusion.
Si cela existe sur le papier, cela ne sera pas une marge de manœuvre pour la transition énergétique du monde pour les 80 ans qui viennent. Cela pourrait néanmoins être utile, une fois que l'humanité "sera sauvée". Car, la trajectoire que l'on doit suivre, c'est qu'il faut quasiment se débarrasser des combustibles fossiles dans les décennies à venir. Très schématiquement, d'ici à deux générations.
Or, la fusion, il n'est pas du tout sûr que cela soit une solution que l'on puisse développer à large échelle avant cette échéance.
Commentaires