TÉMOIGNAGE RTL - Mayotte : "Ils ont fait avec les moyens du bord"... Blessée après le cyclone, Maëva raconte son calvaire

Au lendemain du passage du cyclone Chido à Mayotte, Maëva s'est sectionnée le tendon. Opérée sur place "avec les moyens du bord", elle n'arrive pas à être rapatriée.

De nombreuses personnes sont encore portées disparues à Mayotte après le passage du cyclone.

Crédit : DIMITAR DILKOFF / AFP

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L'archipel de Mayotte a été frappée par le cyclone Chido, qui a tout dévasté sur son chemin. Originaire de Strasbourg, Maëva enseigne sur l'île. Elle a été blessée par un bout de tôle, au lendemain du cyclone alors qu'elle tentait, avec les habitants, de dégager les routes. Son tendon sectionné, elle a été opérée avec les moyens du bord en 25 minutes. Aujourd'hui, elle ne sent ni sa jambe ni son pied. Elle a demandé son rapatriement qui, pour l'instant, lui est refusé par les médecins du Centre hospitalier de Mayotte (CHM).

"Le lendemain du cyclone, j'ai pris l'initiative d'aller aider les habitants à dégager les routes. En voulant enlever une tôle du chemin, elle a rebondi sur ma jambe et m'a découpée le tibia. J'avais mon pied qui pendait, des bouts blancs qui sortaient, que j'ai associés à l'os. Au départ, je pensais que j'avais une fracture ouverte. Et puis, évidemment, le sang… Enfin bref, c'était pas très beau à voir", confie l'instructrice à RTL.

"On était plusieurs à essayer de dégager la route. On était trois. Sauf que quand ils ont vu ma blessure, eux-mêmes, ils ont bloqué. Ils n'ont pas réussi à réagir. C'était assez impressionnant. Mon pied pendait, en fait. Ils ne savaient pas quoi faire. De toute façon, il n'y avait pas grand-chose à faire. On n'avait pas accès aux routes", poursuit-elle.

"J'avais très peur pour ma jambe"

"Mes voisins, ils ont entendu mes cris, ils sont arrivés, ils m'ont porté, ils m'ont maintenu le pied pour pas qu'il tombe. Ils m'ont mis dans la première voiture qu'ils ont trouvée, donc on a un peu fait du stop. Puis on a été dans le village chercher quelqu'un qui pourrait me venir en aide, un médecin ou n'importe qui puisse m'aider".

"Ils ont fait avec les moyens du bord, sauf qu'ils n'avaient ni électricité, ni eau, rien pour m'opérer. C'était impossible. Ils m'ont endormie, ils m'ont fait ce qu'ils pouvaient, désinfecter, suturer… Il m'a dit qu'il fallait absolument que je me rende à l'hôpital dès que possible, dès que les routes se libèrent. J'avais très peur pour ma jambe", poursuit-elle.

"Je me suis réveillée toujours avec d'énormes douleurs. Donc, je demande à être rapatriée. Ils me refusent ce transfert parce qu'il n'y a, selon eux, pas de motif chirurgical suffisant. C'est pas normal que je ne puisse pas bouger mon pied. Je vous avoue que j'appréhende pas mal. Je ne peux pas conduire, je ne peux rien faire toute seule. Ce que j'appréhende par-dessus tout, c'est le temps que ça va prendre pour que je puisse rentrer et me faire examiner de manière plus professionnelle et approfondie."

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