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Le Dr Didier Peillon
Crédit : RTL
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Douze militants de l'association Ultime Liberté sont jugés depuis le 15 septembre devant le tribunal de Paris, pour avoir aidé des personnes à se procurer un barbiturique, une substance mortelle. Dans le livre Ces malades que nous aidons à mourir (City Éditions) le médecin hospitalier Didier Peillon révèle avoir pratiqué deux euthanasies, sans cadre légal.
Invité au micro de RTL, ce mercredi 17 septembre, Didier Peillon a expliqué que "le gros du problème, c'est la limitation thérapeutique". "Cela fait partie de nos pratiques quotidiennes inévitables", a-t-il indiqué.
Concernant les actes d'euthanasie, le médecin hospitalier est revenu sur le cas d'un patient de 40 ans qui s'étouffait dans son sang. "C'était une situation d'épouvante qui est toujours présente dans ma mémoire. Avec l'ORL qui était présent, on a décidé en extrême urgence de pratiquer une anesthésie immédiatement, sans attendre. Pour mettre fin à cette agonie qui allait durer, 20, 30, 40 minutes", a-t-il raconté.
Il faut bien savoir que dans tous les services où ce genre de situation peut arriver, il y a une seringue qui est prête
Didier Peillon, médecin hospitalier
"Quand vous avez quelqu'un qui arrive aux urgences avec une petite hémorragie, vous allez voir la famille pour avoir des éléments. Après, vous vous occupez du patient. (...) Sincèrement, j'en ai vu, mais c'était une situation d'épouvante avec quelqu'un qui est en train d'étouffer dans son sang et de cracher du sang. Il avait un cancer ORL qui avait récidivé et pour lequel il n'y avait plus de traitement possible. Le regard du patient était rempli d'effroi, à un point pas possible. Est-ce que vous pouvez imaginer que je peux le laisser pour aller voir l'épouse et passer 10 minutes avec elle ? Pour moi, ce n'est pas envisageable", a-t-il poursuivi.
Trente ans plus tard, "si c'était à refaire, je le referais", a assuré le Dr Didier Peillon. "C'est impensable de laisser quelqu'un dans une agonie aussi terrible, violente et épouvantable. On ne peut pas rester les bras croisés (...) C'est humainement pas possible", a-t-il ajouté.
La loi n’envisage, en aucun cas, les décisions prises en urgence
Didier Peillon, médecin hospitalier
Didier Peillon a évoqué l'hypocrisie qui règne sur la question et le décalage entre la réalité vécue par les soignants et le cadre légal. "Il faut bien savoir que dans tous les services où ce genre de situation peut arriver, il y a une seringue qui est prête (...) À l'hôpital, tout est transparent. Là où il y a un souci, c'est qu'on est en dehors du cadre mais on ne peut pas être autrement qu'en dehors du cadre. La loi n’envisage, en aucun cas, les décisions prises en urgence. Il y a un vide juridique complet", a-t-il regretté.
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