Sciences Po Paris face à une désignation difficile de son nouveau directeur

L'année 2024 a été marquée par une période de turbulence à Sciences Po Paris. L'institution, déjà ébranlée par deux démissions successives à sa direction, se trouve aujourd'hui à la recherche d'un nouveau directeur ou directrice. Après plusieurs mois d'intérim, le choix du successeur de Mathias Vicherat est imminent.

Les dernières années ont révélé l'ampleur des défis de gouvernance auxquels fait face Sciences Po Paris. Frédéric Mion, directeur de 2013 à 2021, a quitté ses fonctions suite à l'affaire Duhamel. Son successeur, Mathias Vicherat, nommé en novembre 2021, a démissionné en mars 2024 après l'ouverture d'une enquête pour violences conjugales. Depuis, l'institution se trouve sans directeur, et Jean Bassères, ex-directeur de Pôle Emploi, a été désigné comme administrateur provisoire en attendant une décision définitive.

Les candidats finalistes

Après avoir examiné les 25 candidatures reçues, une commission a sélectionné trois candidats finalistes. Il s'agit d'Arancha Gonzalez, 55 ans, ancienne ministre des Affaires étrangères d'Espagne et actuelle doyenne de l'École des affaires internationales de Sciences Po Paris. Si elle est choisie, elle deviendra la première femme à diriger l'institution. Luis Vassy, 44 ans, ancien directeur de cabinet au ministère des Affaires étrangères, et Rostane Mehdi, 58 ans, directeur de Sciences Po Aix, complètent la liste des finalistes.

Le processus de sélection a débuté en mai 2024, et les trois candidats seront auditionnés cette semaine par les conseils de gouvernance de Sciences Po : le Conseil de l'IEP (Institut d'études politiques) ce jeudi, et le Conseil d'administration de la FNSP (Fondation nationale des sciences politiques) vendredi après-midi. Chaque conseil devra se prononcer sur un nom, à l'issue d'un vote.

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Si les deux conseils s'accordent, le nom du candidat choisi sera transmis au ministre de l'Enseignement supérieur ainsi qu'au président de la République, qui officialiseront la nomination via un décret et un arrêté. En cas de désaccord, un nouveau tour de discussions et de votes sera organisé.

Un processus sous tension

Cette longue procédure de nomination peut s'expliquer en partie par le contexte d'instabilité que traverse Sciences Po. La démission successive de deux directeurs a ébranlé la confiance dans la direction de l'établissement. De plus, des mobilisations étudiantes, notamment en soutien à la cause palestinienne, ont entraîné des interventions policières et ravivé les tensions au sein de l'école. Une occupation d'un amphithéâtre en mars, accusée de véhiculer des propos antisémites, a encore complexifié la situation.

Sciences Po cherche aujourd'hui à sortir de cette période de crise en nommant une personnalité capable de rétablir la stabilité et de redonner une direction claire à l'établissement. Une décision qui pourrait être officialisée dès vendredi, si les conseils parviennent à s'accorder.