Ce sera l'un des débats brûlants du Salon de l'Agriculture 2018. Le futur accord commercial entre l'Union européenne et l'Amérique du sud, communément nommé Mercosur, angoisse les éleveurs français. Cet accord, s'il est signé, doit permettre aux entreprises françaises d'exporter Airbus, voitures, services bancaires... Mais en échange, les éleveurs français, comme leurs confrères européens, vont devoir ouvrir les frontières aux produits agricoles brésiliens ou argentins.
Aujourd'hui, les éleveurs d'Amérique du Sud peuvent vendre du bœuf ou des poulets en Europe, mais il y a un quota. Avec l'accord Mercosur, 100.000 tonnes de bœuf supplémentaire pourraient gagner le marché européen, c'est-à-dire un quart de ce que nous consommons en entrecôtes, filets et steaks. Cela effraie les éleveurs français, qui sont beaucoup moins compétitifs que leurs collègues.
Les éleveurs ont calculé les impacts pour la filière française : pratiquement un tiers des éleveurs de vaches à viande disparaîtraient, c'est-à-dire 30.000 leveurs en mois en France selon leurs calculs. Cela s'accompagne en plus d'une baisse de la consommation de viande. De plus, l'autre accord commercial avec le Canada prévoit déjà de importations supplémentaires de bœuf...
Les éleveurs n'ont pas le moral et ils le disent depuis des semaines à Emmanuel macron, qui en octobre a mis le feu au poudre en disant qu'il voulait accélérer la signature de cet accord avec l'Amérique du sud, qui ne touche pas que l'élevage bovin, mais aussi les filières du poulet.
Cet accord peut laisser penser que la viande sera moins chère pour le consommateur, mais cela n'est pas forcément une bonne nouvelle. Car si elle est moins chère, la viande est aussi de qualité douteuse, même si cela n'est pas perçu au goût. Au Brésil, les vaches sont dopées aux antibiotiques, et comme elles ne sont jamais malades elles grossissent plus vite. Il y a régulièrement des scandales. L'an dernier encore, la chine et les États-Unis ont fermé leurs frontières car il y a eu un nombre scandales de viande avariée. Et plus l'on fait venir de loin ce que l'on mange, moins on le contrôle.
Emmanuel Macron a essayé de rassurer les éleveurs tout au long de la semaine qui a précédé l'ouverture du Salon de l'Agriculture. Le président français l'a dit, il ne veut pas de bœuf aux hormones. Mais il y avait là une diversion : dire qu'il n'y aura pas de bœuf aux hormones est une heureuse nouvelle, puisque l'Europe l'interdit depuis 25 ans. Mais les éleveurs brésiliens produisent aussi du bœuf sans hormones et c'est celui-là qui risque d'envahir nos marchés. Emmanuel Macron va en entendre parler de l'accord Mercosur tout au long de sa journée au Salon de l'Agriculture, ce samedi 24 février.
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